Coronavirus : Doumbia Major au cœur d’une polémique

Kohan Kioshiko

Covid-19 en Côte d’Ivoire – L’installation d’un site de dépistage du nouveau coronavirus dans la commune de Yopougon a suscité une vague d’indignation chez les riverains du quartier toit-rouge. En raison de la proximité du site avec les habitations, les riverains ont envahi le terrain de la BAE où se trouvaient des bâches installées pour accueillir les personnes souhaitant se faire dépister gratuitement et volontairement. Après avoir condamné le saccage du matériel de l’Etat, Doumbia Major s’est invité au cœur d’une polémique sans le vouloir.

Dans la gestion de la crise sanitaire du Coronavirus, Doumbia Major a plaidé pour des mesures pour le moins radicales. Le président du Congrès Panafricain Pour le Renouveau est depuis le lundi au cœur d’une nouvelle polémique, en raison de sa prise de position dans le conflit qui a opposé l’état aux riverains du quartier toit-rouge de la commune de Yopougon, au sujet de l’installation d’un site de dépistage pour le nouveau coronavirus. Ces habitants qui pensaient que l’Etat installait un site d’accueil des malades ont saccagé les installations sanitaires. Il aura fallu une nouvelle communication, avec cette fois l’appui du préfet d’Abidjan, pour trouver une issue pacifique à ces tensions. Pour Doumbia Major, le gouvernement pourrait très bien faire usage de la force, pour contraindre les habitants, si la zone en question était déclarée comme une zone rouge par le gouvernement. Le président du CPR est allé encore plus loin en affirmant que l’Etat avait parfaitement le droit de tirer sur quiconque ne respecterait pas le périmètre défini comme une zone rouge par les autorités, en cette période de crise sanitaire. Comme il fallait s’y attendre, ces propos ont suscité diverses réactions.

«Quand on dit zone rouge à ne pas franchir, c’est une zone protégée parfois avec des barbelés électriques. Celui qui franchit cette zone, se fait électrocuter, s’il échappe à l’électrocution l’armée tire sur lui sans sommation.  On connaît tous la règle, et donc celui qui la viole, c’est qu’il ne veut plus vivre, c’est aussi simple que ça .  Si le gouvernement déclare une zone à ne pas franchir et que quelqu’un veut désobéir, il sait à quoi s’attendre et c’est ainsi partout dans le monde.», affirmait Doumbia Major, le président du congrès panafricain pour le renouveau. Cette sortie de l’ancien compagnon de Guillaume Soro fait suite aux tensions entre forces de l’ordre et populations du quartier toit-rouge de la commune de Yopougon. Opposés à l’installation d’un centre de dépistage de coronavirus sur un terrain, des jeunes riverains ont saccagé le matériel installé par les autorités dans la nuit du dimanche, une réaction qui a été vivement condamnée. Pour Doumbia Major, l’Etat aurait parfaitement le droit d’ouvrir le feu sur tous ceux qui s’aventureraient sur ce site, si toutefois cette zone était déclarée zone rouge. Après avoir suscité une vive polémique avec ces propos, le président du CPR est revenu à la charge en expliquant de nouveau sa pensée : «Quand on dit que l’armée a le droit d’ouvrir le feu sur des gens qui violent un site protégé par des soldats, cela choque certains, mais même en France, pays des droits de l’homme lors du plan sentinelle devenu Vigipirate, l’armée a le droit d’ouvrir le feu sur quiconque viole un site qu’elle protège. C’est comme ça partout dans le monde.  Pour ceux qui croient encore, que le maintien de l’ordre est une affaire de Bisounours et de câlins, je mets à votre disposition ces éléments pour vous réveiller de votre rêve».

L’exemple de la France

«En France tout le monde sait que si tu franchis une zone protégée et tu refuses d’obtempérer à deux sommations du soldat en faction, il va ouvrir le feu sur toi, sans rien chercher à comprendre. C’est la règle. Les militaires de l’Opération Sentinelle, créée au lendemain des attentats de janvier 2015 pour faire face à la menace terroriste, et protéger les points les plus sensibles du territoire (gares, écoles, lieux de culte, notamment) peuvent utiliser leurs armes.», rapporte le président du CPR.

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