Côte d’Ivoire : l’offensive judiciaire de Guillaume Soro lancée

by Kohan Kioshiko

Poursuites contre Soro – Ancien président de l’Assemblée Nationale ivoirienne, Guillaume Soro fait l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par les autorités ivoiriennes depuis plus de trois mois. Pour ses partisans, le pouvoir tente par toutes les manœuvres possibles d’empêcher un retour de l’ex-chef du parlement ivoirien pour l’écarter de la course à la prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire. L’offensive judiciaire annoncée par l’ancien président de l’Assemblée Nationale.

L’offensive judiciaire de Guillaume Soro sur la scène internationale est désormais lancée. Alors qu’il préparait son grand retour en Côte d’Ivoire en décembre dernier, l’ancien président de l’Assemblée Nationale a différé son retour au pays. Dans les heures qui suivront son retour avorté, un mandat d’arrêt international sera notifié à l’ancien chef du parlement ivoirien par le Procureur de la République Adou Richard. Dans le même temps, plusieurs proches de l’ancien chef du parlement seront mis aux arrêts. Parmi les interpellés, le vice-président du MVCI, Alain Lobognon, le président dudit mouvement pro-Soro Félicien Sekongo, le président du RACI Kanigui Soro. Ancien ministre des sports, Alain Lobognon est actuellement incarcéré dans la prison d’Agboville. Depuis quelques jours, l’ex-ministre fait la une de l’actualité, concernant son état de santé. Dans un communiqué, les avocats du pro-Soro avaient appelé à une prise en charge de l’ancien maire de la commune de Divo. Dans son communiqué, l’ancien chef du parlement annonce avoir saisi plusieurs instances judiciaires, dont la Cour Africaine des droits de l’homme et du peuple, instance déjà saisie par l’opposition ivoirienne pour dénoncer la réforme de la commission électorale indépendante. Candidat déclaré à la présidentielle ivoirienne, Guillaume Soro est poursuivi en Côte d’Ivoire pour atteinte à l’autorité de l’Etat.

«Maîtres Affoussy BAMBA, William BOURDON, Emmanuel DAOUD, Charles CONSIGNY et Robin BINSARD, Conseils de Monsieur Guillaume Kigbafori SORO, Président du mouvement Générations et Peuples Solidaires (GPS) et 18 autres personnes – députés, conseillers municipaux, maire, médecin, philosophe, militants et frères, tous proches de ce dernier et de son mouvement, et qui se trouvent actuellement détenus arbitrairement en Côte d’Ivoire à la suite d’une opération de Police orchestrée par le Parquet d’Abidjan depuis le 23 décembre 2019, confirment avoir d’ores et déjà initié les procédures internationales et françaises suivantes afin de mettre fin à ces persécutions politiques :

– Saisine en urgence du Groupe de travail sur la détention arbitraire à Genève le 03 février dernier : ce groupe de travail rattaché aux Nations Unies a d’ores et déjà accusé réception de ce recours dont l’examen est actuellement en cours.

– Saisines du rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression et du rapporteur spécial sur l’indépendance des juges et des avocats.

– Saisine du Comité des droits de l’homme de l’Union interparlementaire (UIP) qui traite des plaintes relatives à des violations des droits de l’homme dont sont victimes des parlementaires, étant précisé qu’un dialogue soutenu s’est déjà engagé avec ce comité.

– Saisine aux côtés de nos confrères ivoiriens, membres du collectif de défense, de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP)», lisons-nous dans un communiqué dévoilé par Guillaume Soro. L’offensive judiciaire annoncée par le candidat déclaré à la prochaine présidentielle en Côte d’Ivoire est donc en marche.

Plainte contre Adou Richard

«Dépôt d’une plainte auprès du Procureur de la République de Paris des chefs de captation illicite de la vie privée, transmission et diffusion d’un montage illicite et tentative d’escroquerie au jugement, visant notamment M. Akim LAACHER, M. Olivier BAZIN, M. Francis PEREZ et M. Richard ADOU.  Les avocats de Monsieur Guillaume SORO attendent de ces recours et notamment de la saisine du Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire une décision urgente, reconnaissant le caractère parfaitement arbitraire de ces détentions afin de contraindre les autorités ivoiriennes à mettre en liberté l’ensemble des requérants.», rapporte l’ancien chef du parlement ivoirien ce mercredi. De nombreux partisans de Guillaume Soro ont été incarcérés en décembre dernier, parmi lesquels quelques députés de la nation.

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