Covid-19 en Côte d’Ivoire – L’Appel à l’union sacrée dans la lutte contre l’épidémie du nouveau coronavirus en Côte d’Ivoire est loin d’être encore une réalité. Depuis le début de la crise, aucune audience entre le chef de l’Etat et les opposants politiques, encore moins entre le premier ministre et l’opposition pour discuter de cette crise sanitaire. Dans une interview accordée à un journal de la place, le ministre de l’agriculture a dénoncé l’attitude de l’opposition ivoirienne dans la gestion de cette crise sanitaire.
La pandémie du coronavirus gagne du terrain en Côte d’Ivoire. Au regard de la courbe d’évolution du nombre d’infections, le pays devrait sans surprise franchir la barre des 1000 cas confirmés de Covid-19 d’ici la fin de la semaine en cours. Les mesures barrières annoncées par le gouvernement ont pourtant été renforcées après le constat de l’évolution rapide de la maladie sur territoire ivoirien. Si Abidjan était au départ l’unique foyer de cette maladie, l’épidémie touche désormais plusieurs villes de l’intérieur du pays. Outre la capitale économique ivoirienne, 16 districts sanitaires de l’intérieur du pays ont déjà annoncé des cas d’infection au nouveau coronavirus. Dans la gestion de cette crise, l’opposition a formulé de nombreuses propositions au gouvernement. Mais à ce jour aucune audience entre le chef de l’Etat et ses opposants politiques, une situation que déplore le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole du parti unifié et ministre de l’agriculture. A en croire l’ancien cadre du Pdci, l’opposition refuse la main tendue du président ivoirien dans la gestion de cette crise sanitaire que le pays traverse depuis le 11 mars dernier, date à laquelle le premier cas d’infection au covid-19 était confirmé sur le territoire ivoirien.
«Malgré la gravité et la complexité de la situation, le Chef de l’Etat et le Premier Ministre n’ont jamais donné l’impression d’être débordés. Je voudrais ici leur rendre hommage, les féliciter et les saluer avec respect. Saluer leur sens du devoir et de la responsabilité, saluer leur sens de l’anticipation, leur clairvoyance, leur courage, car en fin de compte, ils prennent aussi beaucoup de risques. Mais comme toujours et guidés par l’amour qu’ils ont pour leur pays, ils ne reculent devant rien…Des critiques par ci, des dénonciations et des attaques parfois violentes par là. Vous n’avez qu’à regarder chaque matin les titres qu’affichent leurs journaux et vous comprendrez que cette opposition a d’autres objectifs dans la bataille que nous menons. Et pourtant, dans son adresse mémorable à la nation du 23 mars dernier, le Président Alassane Ouattara leur avait tendu la main. Au Sénégal, par exemple, nous avons vu l’opposition solliciter et obtenir une audience auprès du Président de la République Macky Sall, pour lui proposer son soutien. En France également, nous avons vu le Président Macron qui face à l’urgence s’est vu parfois obliger de gouverner par ordonnance.», a déclaré le porte-parole du parti unifié RHDP dans une interview accordée à nos confrères du journal Le Matin. Le ministre de l’agriculture a saisi l’occasion pour faire une mise au point au sujet des dons effectués par plusieurs cadres de son parti aux populations de leur région dans cette crise sanitaire.
Sur la polémique des dons
«Parce qu’il est Premier Ministre, parce qu’il est candidat au titre du RHDP, M. Amadou Gon Coulibaly n’aurait plus le droit de soutenir et d’aider des Ivoiriens ? Parce qu’il est candidat, il n’aurait plus le droit d’agir de façon désintéressée ou de poser des actes que lui dicte son cœur en tant que citoyen ? C’est un non-sens. Je voudrais rappeler que dans cette crise, des Ivoiriens de tous les bords politiques ont fait des dons. Même si l’importance de ces gestes n’est pas la même à tous les niveaux, ils ont au moins fait parler leur cœur. Mais pourquoi c’est quand c’est le Premier Ministre qui fait des dons que cela soulève des émeutes et des foudres au sein de l’opposition», lance Adjoumani.