Covid-19 en Côte d’Ivoire – La gestion des fonds du coronavirus en Côte d’Ivoire a été récemment passée au crible par le juriste ivoirien Jean Bonin. A en croire le pro-Affi, les sommes colossales décaissées en réalité ne seraient pas mises à la disposition des ayant-droits. Le cadre du front populaire ivoirien illustre ses propos à travers plusieurs exemples dont la récente annonce de la mise à disposition d’environ 80 millions de masques aux élèves, à la faveur de la reprise des cours dans les établissements de l’intérieur et dans le Grand Abidjan.
La gestion des fonds du nouveau coronavirus en Côte d’Ivoire avait alimenté il y’a plus d’un mois, une vive polémique, lors de l’opération de distribution des dons. Pour une plus grande transparence dans la gestion des dons de la Covid-19, le président Ouattara Alassane avait annoncé la centralisation des dons reçus dans le cadre de la lutte contre la maladie à nouveau coronavirus. La somme de 75 milles francs Cfa avait été décaissée pour aider plus de 117 0°00 ménages modestes à renforcer leur résilience, dans cette période de crise sanitaire. Pour le juriste ivoirien, le flou persiste sur le déroulement de cette opération qui devrait s’étendre aux villes de l’intérieur du pays.
«Le lundi 25 mai dernier, la ministre Kandia Camara a annoncé la distribution de 80 millions de cache-nez à la communauté éducative, notamment le personnel, les enseignants et les élèves. La réalité c’est que nul ne sait comment, quand, où et à qui ces masques ont été remis. La liste des établissements bénéficiaires n’ayant jamais été publiée les supputations vont bon train. Le 22 avril 2020 le porte-parole du gouvernement, Sidi Tiémoko Touré, à l’issue du Conseil des ministre a annoncé que le Fonds National de Solidarité et de Soutien Humanitaire COVID-19 dédié aux personnes vulnérables serait opérationnel, dès le 23 avril 2020, dans le Grand Abidjan pour s’étendre à l’intérieur du pays à partir du mois de mai 2020. Ce, au profit de 177 198 ménages identifiés à raison de 75 000 FCFA par trimestre, pour un fonds global de 13,3 milliards de FCFA. Deux mois après cette annonce personne ne sait qui a effectivement bénéficié de ces fonds car, là aussi, c’est l’ormerta qui règne alors qu’il aurait tout simplement fallu publier la liste des ménages bénéficiaires pour rassurer les ivoiriens. Que nenni», révèle Jean Bonin, proche de Pascal Affi N’Guessan. La gestion des fonds du coronavirus avait été vivement décriée par certains, puisque certains bénéficiaires n’auraient pas été en mesure d’entrer en possession des dons. Pour une meilleure gestion des fonds reçus des entreprises ivoiriennes dans le cadre de la lutte contre la maladie à coronavirus, le président ivoirien avait annoncé la centralisation des dons.
Le secteur informel laissé pour compte ?
«Le vendredi 29 mai 2020, à l’occasion du point de presse quotidien sur le Coronavirus, le secrétaire exécutif du Fonds d’appui aux acteurs du secteur informel (FASI) a annoncé un appui financier d’un montant de 600 millions de FCFA pour soutenir 2 279 opérateurs du secteur informel impactés par la crise sanitaire. Le FASI est doté d’une enveloppe globale de 10 milliards de FCFA. Ce fonds est censé subventionner les activités dans les secteurs du transport et de la restauration à hauteur de 300 000 FCFA et de 200 000 FCFA maximum les activités de commerce et d’artisanat. Ici aussi, deux semaines après le démarrage des activités, c’est le flou artistique sur les 1ers bénéficiaires de ce fonds dont la phase transitoire de l’opération a débuté depuis le 14 mai et devrait s’achever le 15 Juin prochain. Le gouvernement a-t-il conscience qu’il joue sa crédibilité sur la gestion de ces différents dossiers ? Le moindre qu’on puisse dire c’est que la transparence n’est pas à l’ordre du jour encore moins une priorité. S’il en est conscient alors pourquoi persister dans cette posture si contre-productive ?», révèle le juriste ivoirien.