Plainte d’Hamed Bakayoko : Olivier Grah dénonce une tentative

Kohan Kioshiko

Affaire Hamed Bakayoko – Actuellement désigné comme premier ministre par intérim, le ministre de la défense est depuis quelques jours au centre de toutes les attentions. La raison, de troublantes révélations faites par deux journalistes étrangers dans le journal Vice. A l’issue d’une enquête qu’ils auraient effectué en Côte d’Ivoire, les deux journalistes sont venus à la conclusion selon laquelle la Côte d’Ivoire était la plaque tournante du trafic de drogue dans la sous-région ouest africaine.

La plainte déposée par Hamed Bakayoko risque-t-elle de conduire à l’interpellation de certaines personnes en Côte d’Ivoire ? Si l’on se fie au communiqué de l’actuel chef du gouvernement, certaines personnes résidant en Côte d’Ivoire auraient du souci à se faire après sa plainte déposée contre deux journalistes d’investigation. Selon une enquête publiée par le quotidien canadien Vice Journal, le ministre ivoirien de la défense serait impliqué dans un vaste réseau de trafic de drogue en Afrique de l’ouest, réseau qui serait dirigé depuis la Côte d’Ivoire. Après avoir nié en bloc les accusations dont il faisait l’objet dans cette enquête, le premier ministre intérimaire a déclaré qu’une plainte avait été déposé contre les deux journalistes d’investigation étranger, Ibekwe Nicholas et Daan Bauwens. Mais il n’y a pas que les deux hommes de médias qui font l’objet d’une plainte, mais aussi toute personne ayant servi de relai à cette information qualifiée d’infox par le ministre concerné.

«Je n’ai pas pour habitude de réagir à des allégations portées contre moi sur les réseaux sociaux.  Mais je me vois contraint de le faire aujourd’hui, suite à une publication sur une prétendue enquête de deux journalistes, Messieurs Ibekwe Nicholas et Daan Bauwens.  Ces allégations vont à l’encontre de mes principes de vie et sont de nature à jeter le discrédit sur mon pays, en raison des fonctions que j’exerce.  Au regard de ces insinuations extrêmement graves et diffamatoires, j’ai décidé de porter plainte contre Messieurs Ibekwe Nicholas, Daan Bauwens et les relais.  Dans mes charges de Ministre de la sécurité en Côte d’Ivoire pendant plus de 07 ans et celles actuelles de la Défense, les résultats obtenus dans la lutte contre la drogue sont mondialement reconnus. Ces actions qui se sont soldées par de nombreuses arrestations, saisies et démantèlements de réseaux mafieux, ont valu des félicitations internationales à la Côte d’Ivoire.  Je dénonce cette orchestration grossière ourdie par des commanditaires dont le dessein n’échappe à personne.», expliquait le premier ministre intérimaire Hamed Bakayoko dans un communiqué relatif aux révélations de deux journalistes étrangers, au cours d’une enquête sur des réseaux de trafic de drogue en Afrique de l’ouest. Outre les deux journalistes, les relais, à savoir les personnes ayant diffusé ces allégations contre Hamed Bakayoko, sans prendre la peine de vérifier la véracité des faits, seraient aussi visées par cette plainte. Ce détail précisé par Hambak dans son communiqué n’a pas manqué de faire réagir Ange Olivier Grah.

Une tentative d’intimidation

«Monsieur le Ministre d’Etat Ahmed Bakayoko, la publication ou le partage d’un article de presse, même diffamatoire, n’est pas une infraction au sens de la loi ivoirienne, à plus forte raison lorsqu’il n’est pas établi que l’article le soit. La volonté de s’en prendre aux « relais » qui est une notion ignorée de la loi sur la presse et de celle sur la cybercriminalité qui ne saurait d’ailleurs concerner la publication ou le partage d’articles de presse sur les réseaux sociaux. C’est une tentative d’intimidation de citoyens qui ne font que profiter de leurs droits à l’information et à l’expression. Cette attitude est annonciatrice d’abus de pouvoir. Elle laisse entrevoir le véritable objectif du communiqué : parce qu’on a peur de tenter le diable en poursuivant là où doivent être poursuivis les auteurs des articles, faute de savoir les éléments de preuve qu’ils détiennent, on essaie de limiter sa diffusion par des menaces sur les lecteurs.», révèle Ange Olivier Grah, d’après son confrères d’Afriksoir.

Partagez cet article