Attaque de Kafolo : qui sont les véritables auteurs?

Kohan Kioshiko

Attaque armée – Dans la nuit du jeudi 11 juin, un poste mixte gendarmerie-militaire a été pris pour cible par des individus armés non identifiés. Selon le bilan officiel dévoilé par le ministère ivoirien de la défense, l’assaut des assaillants a fait environ une dizaine de morts du côté des forces armées ivoiriennes. Très rapidement, certains médias et relais d’information ont vite fait d’imputer la responsabilité de cette attaque à des groupes terroristes, une information qui n’est pas encore confirmée officiellement.

L’attaque de Kafolo en Côte d’Ivoire a fait une dizaine de morts et des blessés dans les rangs des forces armées ivoiriennes. Pour de 24h après l’attaque aucune revendication d’un groupe terroriste, alors que certains médias et relais d’informations ivoiriens s’étaient empressés d’attribuer les mérites de cette attaque à des groupes djihadistes. Pour le journaliste Said Penda, il serait prématuré de qualifier cette attaque d’assaut djihadiste, dans la mesure où les groupes djihadistes ont une tendance à toujours revendiquer des attaques, surtout lorsqu’elles sont meurtrières comme ç’a été le cas jeudi nuit en Côte d’Ivoire avec l’attaque du poste mixte de Kafolo. Les blessés ont été immédiatement évacués vers la capitale économique ivoirienne en vue d’une meilleure prise en charge. Outre le journaliste Said Penda qui pour l’heure refuse d’imputer la responsabilité de cette attaque à des groupes djihadistes, le président du CPR Doumbia Major reste lui aussi persuadé que cette sanglante attaque n’a pas été orchestrée par des groupes djihadistes.

«Les auteurs de l’attaque qui a fait une dizaine de morts dans le nord de la Côte d’Ivoire la nuit dernière ne sont pas encore identifiés. La facilité avec laquelle nos confrères locaux et internationaux, à l’unanimité, ont facilement qualifié l’incident « d’attaque djihadiste » relève de la légèreté journalistique. Dans un communiqué publié aujourd’hui, le gouvernement ivoirien parle d’une attaque menée par « des individus armés non identifiés ». En l’absence de revendication d’un quelconque groupe djihadiste, la rigueur journalistique voudrait qu’on s’en tienne à la plus stricte prudence sur l’identité des auteurs de l’attaque, comme le fait d’ailleurs le gouvernement. Les enquêtes sont actuellement en cours et rien ne permet donc, à ce stade-ci, de parler d’une attaque djihadiste. Restons sur les faits et évitons d’extrapoler.», a révélé le journaliste Said Penda. Président du congrès panafricain pour le renouveau, Doumbia Major estime également que l’attaque de Kafolo en Côte d’Ivoire n’a pas été menée par des groupes armés djihadistes : «Ceci n’est pas une attaque terroriste, c’est une attaque venant de l’individu que tout le monde connaît.  L’objectif c’est de prendre des villes du Nord du pays et en faire des bastions à partir desquels, il pourra équilibrer les rapports de force et imposer des discussions concernant son sort politique, puisqu’il sait qu’avec ses ennuis judiciaires, désormais il est disqualifié et grillé sur le plan politique.  Il suffit d’éplucher les métadonnées des mouvements survenues au niveau des antennes relais téléphoniques, pour se rendre compte que personne n’est venu d’ailleurs pour faire ses frappes.  Donner la mort à des soldats de ton propre pays, pour pouvoir satisfaire tes ambitions politiques personnelle par tous les moyens, il faut être un monstre sans cœur, pour en arriver là.», rapporte le président du CPR.

Bientôt la riposte de l’armée ivoirienne ?

«Ce qu’on peut dire, c’est que l’armée ivoirienne semble la mieux équipée et entraînée de la région, avec celles du Sénégal et de la Mauritanie, pour faire face à toute tentative de déstabilisation. Elle l’a démontré par le passé, en défendant vaillamment le territoire de 2011 à 2013, quand des militaires pro-gbagbo appuyés par des mercenaires libériens ont voulu installé la chienlit aux frontières ivoiriennes et dans certaines localités…Sa puissance de feu actuelle en fait une des armées les plus redoutables de la sous-région, toujours d’après les mêmes experts. On peut donc s’attendre à une réponse foudroyante de l’armée ivoirienne dans les jours ou semaines qui suivront cette attaque.», révèle le journaliste Said Penda.

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