Yamina Ouegnin réagit à la grève de la faim lancée par Lobognon

Kohan Kioshiko

Alain Lobognon – depuis le mois de décembre, l’ancien ministre ivoirien des sports et plusieurs proches de Guillaume Soro sont incarcérés dans les prisons ivoiriennes. Il y’a plus d’un mois les avocats de l’ex-ministre des sports interpellaient les autorités ivoiriennes sur son état de santé qui se serait fortement dégradé dans sa cellule. Membre du groupe parlementaire Vox Populi, la députée ivoirienne Yasmina Ouegnin a rendu public une déclaration de son groupe parlementaire concernant une grève de faim entamée par l’ancien ministre des sports.

L’interpellation de certains députés proches de Guillaume Soro alimente toujours l’actualité en Côte d’Ivoire. Il y’a plus d’un mois, Alain Lobognon rendait public un courrier dans lequel il dénonçait les conditions de son incarcération. Ce courrier était également un appel lancé aux autorités ivoiriennes concernant son état de santé qui selon lui, nécessitait une évacuation d’urgence dans un centre sanitaire approprié. Selon un communiqué de Vox Populi, l’ancien ministre des sports aurait décidé d’entamer une grève de la faim depuis sa cellule située dans la commune d’Agboville.

«Nous, Députés, membres du groupe parlementaire Vox Populi, avons été ampliataires d’une correspondance signée par notre collègue l’Honorable Alain Lobognon, Député de Dahiri, Fresco et Gbagbam Com. et S/P.  Ce courrier nous tient informés de sa requête auprès du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, M. Sansan Kambilé, aux fins de prendre toutes mesures pour « sa libération ainsi que celles de tous les prisonniers politiques arbitrairement et illégalement détenus ». Dans l’hypothèse d’une fin de non-recevoir, l’éventualité d’entamer une grève de la faim, brandie par le Député Alain Lobognon, pour compter du 01er juillet 2020, interpelle non seulement Monsieur le Ministre de la Justice, mais également l’ensemble du Gouvernement ivoirien, afin que soit mis un terme définitif à ce regrettable recul démocratique. En effet, cinq (05) députés ont été interpellés et poursuivis sur instruction du Procureur de la République, depuis le 23 décembre 2019, en dépit de l’immunité parlementaire qui leur est reconnue dans l’exercice de leurs mandats et qui est garantie par la Constitution.», a révélé le groupe parlementaire Vox Populi dans un communiqué rendu public. Le groupe parlementaire d’opposition a par ailleurs réagi à la décision rendu en avril dernier par la CADHP, une décision qui ordonnait à l’Etat de Côte d’Ivoire d’abandonner les poursuites contre Guillaume Soro : «En tout état de cause, le groupe parlementaire Vox Populi suit avec grande attention, les développements de cette procédure inédite, au regard des recours intentés près la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), dont les décisions sont encore opposables à la Côte d’Ivoire, malgré l’annonce du retrait par notre pays, le 29 avril 2020,de la Déclaration de compétence prévue au protocole relatif à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.», poursuit le groupe parlementaire Vox Populi.

Des réductions de peine aux prisonniers

«Exprimant notre totale et entière solidarité à l’égard de nos collègues mis en cause, Nous, Députés du groupe parlementaire Vox Populi, en appelons au plus grand respect des principes guidant le fonctionnement régulier des Institutions de la République de Côte d’Ivoire, notamment ceux relatifs à la séparation des pouvoirs, ainsi qu’à la stricte conformité aux règles garantissant l’exercice des libertés publiques.  Au demeurant, le contexte sanitaire délicat, créé par la pandémie à Coronavirus, invite le Gouvernement à prendre toutes mesures nécessaires aux fins d’éviter de mettre en péril la santé des détenus, en raison des risques accrus d’infection dans les espaces surpeuplés et confinés que sont nos milieux carcéraux. Le groupe parlementaire Vox Populi suggère ainsi que des dispositions telles que les grâces et les réductions de peine accordées à deux milliers de détenus, le 08 avril 2020, soient également prises au bénéfice des prisonniers politiques et des détenus d’opinion.», a fait savoir le groupe parlementaire d’opposition dans son communiqué. Cinq députés proches de Guillaume Soro sont actuellement détenus dans les prisons ivoiriennes.

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