Election en Côte d’Ivoire : Mabri donne les raisons de sa candidature

Présidentielle ivoirienne – Albert Mabri Toikeusse a officiellement annoncé sa candidature à la présidentielle ivoirienne du 31 octobre prochain. L’annonce de sa candidature n’était guère une surprise pour certains, puisque depuis des mois, l’ancien ministre avait pris ses distances avec le gouvernement actuel. En se présentant au prochain scrutin présidentiel, Mabri Toikeusse confirme officiellement son divorce avec la coalition RHDP, parti dirigé par Ouattara Alassane. Dans un long entretien, l’ancien ministre de l’enseignement supérieur et du développement est revenu sur les raisons de sa candidature en 2020.

Après avoir soutenu en 2010 puis en 2015 le RHDP, Albert Mabri Toikeusse entend désormais se ranger dans le camp des opposants du parti présidentiel. Désigné premier vice-président du parti unifié RHDP, l’ancien ministre de l’enseignement supérieur a été limogé du gouvernement il y’a quelques mois, suite à la désignation d’Amadou Gon Coulibaly comme étant le candidat du RHDP à la présidentielle d’octobre prochain. Sous le feu des critiques pendant la gestion de la crise sanitaire par le département de la recherche scientifique, Albert Mabri Toikeusse se présente au scrutin présidentiel ivoirien après l’annonce solennelle de la candidature de Marcel Amon Tanoh, un autre proche de Ouattara Alassane, parti du gouvernement au mois de mars. Dans une interview exclusive, le président de l’UDPCI est revenu en long et en large sur les raisons de sa candidature à cette élection très attendue par les ivoiriens. Plus de 7 millions d’électeurs devraient prendre part à ce scrutin présidentiel qui aura lieu dans trois mois.

Pourquoi Mabri Toikeusse a-t-il décidé de prendre ses distances avec le RHDP ? Le président de l’UDPCI a évoqué en long et en large son départ de la coalition présidentielle : «Ce n’est pas pour Mabri qu’il n’est plus bon d’être au RHDP mais plutôt pour l’UDPCI. Nous avons fait un point, nous avons eu des échanges au Bureau politique et le bilan qui a été fait y compris les derniers événements qui ont poussé le Bureau politique à prendre la décision de se retirer du RHDP. Et c’est une décision, je comprends, et je la soutiens puisque j’ai participé au Bureau politique d’aujourd’hui. Nous pensons que notre place n’est plus là-bas et sommes sortis. Et c’est un fait, donc il faut prendre acte de cela…Non, nous ne sommes pas partis sur un coup de tête comme vous le croyez. Lorsque nous avons été membre fondateur du RHDP, c’est-à-dire lorsque Mabri a signé le 18 mai 2005 l’accord du RHDP à Paris, et lorsque nous avons participé à tout…Qu’après tout cela, nous constatons que nous ne sommes pas associé à une décision importante, portant choix du candidat pour l’élection présidentielle 2020, alors que le congrès de l’UDPCI qui a pris la décision de soutenir monsieur Alassane Ouattara en 2015, nous dit qu’il faut que nous soyons candidat en 2020, que nous avancions l’offre au RHDP, lorsqu’après tout cela, l’on se permet de dire que nous pesons que 1%, et que nous n’avons absolument rien apporté, alors qu’en termes d’accord politique, il y a l’apport qualitatif et l’apport quantitatif et même si je veux m’appuyer sur les données statistiques, nous ne pesons pas 1%», a martelé le président de l’UDPCI.

Les raisons de sa candidature

«Je voudrais indiquer que quand un parti sérieux se crée, son objectif est la prise du pouvoir par la voie des urnes…Nous avons déjà été candidat. Nous ne l’avons pas été en 2015 à la suite d’une résolution spéciale du congrès de 2013, qui nous a invité à ne pas faire acte de candidature et à faire la promotion de la candidature d’Alassane Ouattara…nous pensons que le moment est venu de faire l’offre à nouveau aux Ivoiriens, de nous donner la chance de gouverner ce pays, pour consolider les bases de la paix, de rassembler à nouveau les Ivoiriens et faire en sorte que nous nous ressentions dans une Côte d’Ivoire où nous sommes fiers et qui soit un pays de gloire.», explique Mabri.

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