Troisième mandat : Ouattara candidat malgré lui ?

by Kohan Kioshiko

Présidentielle ivoirienne – Suite au décès de son premier ministre, Alassane Ouattara a décidé de se porter candidat à la prochaine élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Pressé par le temps, le RHDP s’est mobilisé comme un seul homme pour demander au président ivoirien de revenir sur sa promesse et son engagement pris le 5 mars dernier devant le congrès ivoirien réuni à Yamoussoukro. Lors d’une adresse à la nation, le président ivoirien a évoqué un cas de force majeur pour justifier sa candidature à cette élection, alors qu’il avait officiellement renoncé à se présenter il y’a quelques mois.

Ouattara Alassane a finalement mis un terme au suspense en annonçant sa candidature à la prochaine élection présidentielle ivoirienne. Le président ivoirien revient donc sur une promesse prise début mars devant le congrès ivoirien. Lors d’une déclaration officielle devant les élus de la nation, Ouattara Alassane avait indiqué qu’il ne se représenterait pas en octobre prochain, une annonce qui avait été saluée par l’opposition dans sa grande majorité. Mais avec le décès de son premier ministre, candidat désigné par le RHDP, Ouattara Alassane a décidé de se lancer dans la course au fauteuil présidentiel. Pour Saïd Penda, il convient de situer dans le contexte le cas de la Côte d’Ivoire pour comprendre véritablement les raisons pour lesquelles Ouattara a décidé de revenir dans la course à la présidentielle d’octobre 2020, pour ne pas faire la confusion entre les dirigeants africains qui veulent s’éterniser au pouvoir en modifiant la Constitution de leurs pays.

Ouattara Alassane est-il candidat en octobre 2020 malgré lui ? Durant son adresse à la nation, le président ivoirien a évoqué un cas de force majeur l’obligeant à revenir sur sa décision prise au mois de mars. Pour le journaliste Said Penda, Ouattara ne doit pas être confondu avec certains dictateurs africains qui changent leur constitution pour se maintenir au pouvoir : «Nouveau mandat : Ouattara a-t-il trahi les démocrates que nous sommes? La confirmation de la candidature d’Alassane Ouattara a suscité des réactions contrastées. Ailleurs en Afrique, les gens lisent le prochain mandat du président Ouattara sous leur prisme à eux, et non sous celui de la Côte d’Ivoire. En fait, il n’y a pas eu en Côte d’Ivoire de malicieuse, voire politicienne, modification de la constitution, dans l’unique but de permettre à un président en fin de mandat de se perpétuer au pouvoir. La Constitution ivoirienne a été modifiée depuis 2016, autrement dit quatre ans avant la fin du mandat du président de la république. Deuxièmement, le président Ouattara avait volontairement renoncé à un autre mandat auquel il avait constitutionnellement droit. Il a annoncé son départ en Mars dernier et, à trois mois de la présidentielle, il avait commencé à faire ses cartons au palais présidentiel, en prévision de son départ imminent. La brusque disparition de son dauphin crée du coup un cas de force majeure qui l’oblige à un nouveau mandat, qu’il n’avait nullement prévu. A l’évidence, le président de la république est candidat malgré lui. Rien à voir donc avec le cas du dictateur blaise compaoré (en minuscules par mépris). Après avoir lui-même introduit une limitation de mandat quelques années plus tôt, l’assassin de Thomas Sankaré a voulu modifier la constitution pour s’octroyer une forme de présidence à vie, contre la volonté de son peuple, et ce, nonobstant l’avis de la CEDEAO, de l’Union Africaine, de l’Union Européenne et de l’ONU.», a indiqué le journaliste africain.

Ouattara différent de Biya, Condé et Déby

«En Guinée comme au Burkina pour le projet du tyran compaoré, toutes les organisations internationales avaient rejeté une réforme constitutionnelle dont le seul but était de permettre à un président fainéant et/ou tyran de rempiler pour un autre mandat. On ne peut pas non plus voir dans la nouvelle candidature du président Ouattara les stratégies des satrapes d’Afrique centrale : biya, déby, etc. (tous en minuscules).», a poursuivi le journaliste africain.

Tu pourrais aussi aimer