Les véritables raisons du divorce entre Ouattara Alassane et Marcel Tanoh

Départ de Marcel Tanoh – Au mois de mars, Marcel Amon Tanoh, alors ministre des affaires étrangères en Côte d’Ivoire, annonçait officiellement sa démission du gouvernement ivoirien. Il aura fallu attendre quelques mois pour savoir que cette démission était en partie liée aux ambitions présidentielles de l’ancien bras-droit du président Ouattara Alassane. Mais la relation entre les deux personnalités, vieille de 30 ans, s’est récemment embrasée pour d’autres raisons.

Quelles sont les véritables raisons des tensions constatées ces derniers mois entre Ouattara Alassane et son ancien ministre des affaires étrangères Marcel Amon Tanoh ? A l’évidence, la présidentielle d’octobre prochain est l’une des principales raisons du divorce entre les deux personnalités politiques qui se sont cotoyés ces trente dernières années. Après avoir présenté sa démission en mars, soit peu de temps après la désignation d’Amadou Gon Coulibaly comme candidat du RHDP à la présidentielle du 31 octobre, l’ancien patron de la diplomatie ivoirienne a officialisé ses ambitions politiques en annonçant sa candidature à la présidentielle ivoirienne. Mais son dossier de candidature sera malheureusement rejeté faute d’avoir recueilli le nombre de parrainages nécessaires pour sa candidature, selon le nouveau code électoral ivoirien. Lors du meeting du 10 octobre dernier animée par l’opposition ivoirienne, l’ancien ministre était aux premières loges pour marquer encore de plus belle sa rupture avec l’ancien président ivoirien. Pour le journaliste africain Said Penda, la présidentielle d’octobre n’est pas l’unique raison de la séparation entre Ouattara et l’ancien chef de la diplomatie ivoirienne.

«Les propos de marcel amon tanoh au meeting de l’opposition dans lesquels il traitait le président Ouattara d’étrangers ont profondément choqué, au-delà même de la famille politique du Chef de l’État. Mais après investigation, il apparaît que l’homme a voulu exprimer ainsi des états d’âme, après que la présidence ivoirienne ait décidé de lui couper les vivres.  Mon enquête me permet aujourd’hui de révéler que marcel amon tanoh faisait partie des individus qui reçoivent des sortes de « compléments de rémunération », privilèges réservés à quelques personnalités politiques et de la société civile qui « émargent à la présidence » comme on le dit vulgairement. Il se trouve que même après avoir démissionné du gouvernement, et aussi surprenant que cela puisse paraître, l’ex-ministre des affaires étrangères, par ailleurs ancien directeur de cabinet du président de la république a continué à recevoir de la présidence ce « bonus « .», a déclaré le journaliste africain à l’issue de ses investigations. Pour le journaliste, le regain de colère entre Ouattara et son ancien ministre des affaires étrangères serait lié à la rupture de ce fameux «bonus», que percevait Marcel Amon Tanoh, plusieurs mois après sa démission du ministère des affaires étrangères de Côte d’Ivoire : «Seulement, fin Septembre 2020, le sénateur qu’il attendait lui a ramené de mauvaises nouvelles : la présidence est au regret de l’informer qu’il n’a plus droit à ce privilège. marcel amon tanoh est entré dans une colère noire et a proféré toutes sortes de menaces. L’ancien ministre n’avait pas manqué d’ailleurs de rendre hommage au président ivoirien après sa démission : «Je tiens à remercier le Président de la République, S.E.M. Alassane OUATTARA, pour l’honneur qu’il m’a fait en me confiant des responsabilités au plus haut niveau de l’Etat, en qualité de Ministre Directeur de Cabinet, puis Ministre des Affaires Etrangères. J’ai travaillé à ses côtés en toute loyauté, en prenant toujours soin de lui faire part de mon honnête opinion en toutes circonstances».

Des poursuites contre Marcel Tanoh ?

«Des sources de la présidence ivoirienne avec lesquels je me suis entretenu au cours de cette investigation se disent sereines. « Nous nous faisons plus de soucis pour marcel que pour nous-même », m’a affirmé un cadre bien placé de la présidence. « marcel ne pourra avancer que des allégations sans fondement alors que nous avons sur lui une pile de dossiers qui pourraient l’envoyer en prison pour longtemps», rapporte le journaliste africain.  

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