Présidentielle en Côte d’Ivoire – Alors que la campagne électorale bat son plein en côte d’Ivoire, certains opposants continuent toujours d’appeler au report de la présidentielle prévue le 31 octobre prochain. Il y’a quelques jours, une délégation de la CEDEAO était dans la capitale économique ivoirienne. A l’issue de cette rencontre avec les opposants, la Communauté ouest africaine a invité Henri Konan Bédié et Affi N’Guessan, principaux opposants politiques ivoiriens, à reconsidérer le mot d’ordre de boycott du scrutin.
Pour Assoa Adou, secrétaire général de l’aile radicale du front populaire ivoirien, les conditions d’un élection transparentes sont loin d’être réunies. L’opposant ivoirien a animé ce mardi une conférence de presse au cours de laquelle il s’est largement étendu sur le processus électoral en cours, un processus électoral fragilisé par de nombreuses manifestations dans la capitale économique ivoirienne et dans certaines localités, suite au mot d’ordre de désobéissance civile lancée il y’a environ deux semaines. A l’issue de sa nouvelle conférence de presse, le secrétaire général de l’aile dissidente du FPI a insisté sur la nécessité de reporter les élections présidentielles prévues pour le 31 octobre prochain. L’opposant ivoirien a saisi l’occasion pour déplorer la récente sortie de la CEDEAO qui visiblement reste favorable à l’organisation du scrutin présidentiel à la date indiquée.
«Depuis le 7 août 2020 les populations de Côte d’Ivoire se sont levées pour s’opposer au 3e mandat anticonstitutionnel de M. Alassane Dramane Ouattara. Ces protestations pacifiques sont noyées dans le sang. Les blessés et les emprisonnés se comptent aujourd’hui par milliers. Ces graves violations des droits de l’homme ont été constamment dénoncées par tous les responsables des partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile…Dans leur conclusion ces misions réduisent la crise pré-électorale actuelle à une simple question de candidats au scrutin présidentiel. Quelle honte pour l’Afrique ! Monsieur Alassane dramane Ouattara viole, piétine au vu et su de tous y compris des chefs d’Etat de la CEDEAO, notre loi fondamentale et ces délégations viennent dire : « Il faut que les candidats s’entendent » pour violer le Constitution. Ces délégations ferment les yeux sur le fait que Monsieur Alassane Dramane Ouattara qui ne peut être candidat au vu de la Constitution actuelle ait choisi ses adversaires en éliminant ceux qui en ont le droit, soit quarante (40) candidats sur quarante quatre (44) postulants parmi lesquels le président Laurent Gbagbo, le premier ministre Guillaume Soro, le Pr Mamadou Koulibaly et le ministre Marcel Amon Tanoh.», a déclaré Assoa Adou, secrétaire général de l’aile radicale du FPI, dans un communiqué officiel. Il y’a environ une dizaine de jours, Pascal Affi N’Guessan appelait au report de la présidentielle en Côte d’Ivoire. Le président du FPI avait même proposé la mise en place d’une transition avant la tenue de la prochaine. Pour Assoa Adou, les conditions ne sont toujours pas réunies pour la tenue du scrutin le 31 octobre prochain.
Un report s’impose
«Le Front Populaire Ivoirien dit, par ma voix : Ivoiriennes, Ivoiriens, nous avons l’obligation de dire non à cette imposture de troisième mandat anticonstitutionnel de M. Alassane Dramane Ouattara. Ivoiriennes, Ivoiriens, nous avons raison d’exiger le retour du président Laurent Gbagbo, de tous les exilés et la libération de tous les prisonniers politiques, civils et militaires. La Constitution ivoirienne, notre loi fondamentale nous donne le droit de protester, par des moyens légaux, contre l’arbitraire et l’injustice. 6. En tout état de cause, pour la paix en Côte d’Ivoire, le FPI demande, parce qu’il est encore temps : – L’arrêt de tout le processus électoral – Le report de l’élection présidentielle – L’ouverture d’un dialogue inclusif entre toutes les parties prenantes…Ivoiriennes, Ivoiriens le pays nous appelle ! Personne ne fera le combat à notre place. Levons nous, lutte continue», a déclaré Assoa Adou. Visiblement le FPI compte poursuivre ses manifestations sur le terrain, alors que la CEDEAO s’est montré favorable au maintient du scrutin.