Côte d’Ivoire : première interview de l’ancien président Laurent Gbagbo

Kohan Kioshiko

Interview de Gbagbo – Après plusieurs années de silence, l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo a officiellement pris la parole à l’occasion d’une interview accordée au média TV5 Monde. Au menu de cet entretien qui a été d’ailleurs très suivi par ses partisans, la situation socio-politique actuelle marquée par les élections présidentielles du 31 octobre. Sans surprise, l’ex-dirigeant ivoirien s’est rangé dans le camp de l’opposition ivoirienne qui proteste contre l’organisation du scrutin à la date Constitutionnelle.

La première interview de Laurent Gbagbo était très attendue par ses partisans. Silencieux depuis son acquittement en janvier dernier par deux des trois juges de la chambre de première instance, l’ancien président ivoirien avait jusque-là gardé le silence et se ne prononçait que par des communiqués transmis par ses porte-parole et avocats. Pour sa toute première apparition publique devant un média, l’ancien dirigeant ivoirien était l’invité de la chaine TV5 Monde. Si plusieurs sujets ont été passés en revue par l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo n’a pas manqué de s’exprimer sur la situation politique actuelle du pays. Alors que le pays tend vers les élections présidentielles du 31 octobre, la tension monte quotidiennement au sein de l’opposition qui appelle au report de la présidentielle du samedi, estimant que toutes les conditions pour un scrutin libre et transparent, n’avaient pas été réunies. Pour l’ancien président ivoirien, il faudrait privilégier les discussions pour parvenir à un consensus en Côte d’Ivoire entre acteurs politiques.

La première interview de Laurent Gbagbo, ancien président de la République, était très suivie par ses partisans. Sur la chaine TV5 Monde, l’ancien dirigeant ivoirien, acquitté en janvier 2019 par les juges de la première instance, s’est dit préoccupé par la situation politique actuelle : «Vous savez depuis mon arrestation en Avril 2011, je n’ai pas parlé. Sauf lors des interrogatoires devant la Cour pénal internationale. Et quand j’ai été acquitté, j’attendais d’être dans mon Pays avant de parler. J’attendais d’être en Côte d’Ivoire avant de parler. C’est pourquoi depuis je ne parlais pas. Mais aujourd’hui, la date du 31 Octobre approche, je vois que les querelles nous amènent dans un gouffre. Et en tant qu’ancien président de la République, en tant qu’ancien prisonnier de la CPI, ancien homme politique connu, si je me tais ce ne serait pas responsable. Donc j’ai décidé de m’exprimer pour donner mon point de vue sur ce qui ce passe en ce moment en Côte d’Ivoire. Et donner ma direction. Celle qui me semble bonne… Nous étions 44 candidats. On a rejeté 40 candidatures. Vous voyez un peu. Donc… Je trouve ça un peu enfantin. Je pense que dans un pays, ceux qui veulent être candidats doivent être candidats. On ne doit pas multiplier les obstacles sur la route des candidatures. Je ne conçois pas comme ça la politique… Je pense que l’un des problèmes politiques en Afrique, c’est qu’on écrit des textes sans y croire. On écrit dans la constitution que le nombre de mandats est limité à deux (02). Pourtant on veut faire un troisième mandat ? Il faut qu’on respecte ce qu’on écrit. Il faut qu’on respecte ce qu’on dit. Dès l’instant où dans une société, les textes de lois et la constitution qui est la loi suprême…», a déclaré l’ancien chef d’Etat ivoirien dans son entretien exclusif.

Doumbia Major en colère contre Gbagbo

«Un égocentrique qui n’est pas prêt à passer le relais  à la nouvelle génération et comme tous les fous du pouvoir, il a  une vision messianique de son engagement politique, allant jusqu’à  se comparer à de Gaulle ou à Mitterand pour justifier son refus de quitter la scène politique.  Pour quelqu’un qui est sur la scène politique depuis 1988, cela lui fait 32 ans sur la scène, mais cela reste insuffisant à ses yeux.  Il transparaît clairement chez lui un désir de vengeance contre ses adversaires politiques, mais aussi contre ses propres camarades  du FPI,  dont il ne souhaite pas une victoire politique contre le président Ouattara.», rapporte Doumbia Major.

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