Guillaume Soro visé par un nouveau mandat d’arrêt

Affaire Guillaume Soro – Absent de la présidentielle du 31 octobre, en dépit d’une candidature déclaré depuis l’année dernière, l’ancien chef du parlement ivoirien a écopé de 20 ans de prison il y’a quelques mois. Selon ses avocats la justice ivoirienne a décidé d’émettre un nouveau mandat d’arrêt à l’encontre de leur client. Comme il fallait s’y attendre, ses avocats ont dénoncé le mandat d’arrêt émis contre leur client, l’ancien président de l’Assemblée Nationale, considéré par le président français comme une persona non grata en France.

Guillaume Soro fait l’objet d’un nouveau mandat d’arrêt international selon ses avocats. Dans un communiqué conjoint, le collectif chargé d’assurer la défense de l’ex-président du parlement ivoirien, a dénoncé le mandat d’arrêt émis contre leur client. Depuis la France, l’ancien chef du parlement ivoirien avait déclaré que les élections du 31 octobre n’auraient pas lieu. Si le scrutin n’a pu se dérouler dans certains bureaux de vote, la présidentielle du 31 octobre a bel et bien eu lieu à la date indiquée, malgré un boycott actif lancé par l’opposition ivoirienne. Dans une récente interview, le président français Emmanuel Macron déclarait que Guillaume Soro était devenu une personnalité indésirable en France. Le président français n’a pas manqué de dénoncer les nombreux appels à l’insurrection lancé par l’ancien chef du parlement ivoirien depuis la France, pendant la période électorale.

Guillaume Soro est frappé par un nouveau mandat d’arrêt en France. C’est l’information transmise par ses avocats dans un communiqué conjoint rendu public en début de semaine : «Le 21 novembre 2020, le Ministre de la Justice Sansan KAMBILE a adressé au Ministre des Affaires Etrangères de Côte d’Ivoire une demande de transmission aux autorités françaises des mandats d’arrêts émis contre le Président de Générations et Peuples Solidaires, M. Guillaume Kigbafori SORO, le Député Issiaka FOFANA, Messieurs Moussa TOURE et Aboudalaye FOFANA. Cette demande, largement relayée sur les réseaux sociaux, n’est rien d’autre qu’une opération de communication orchestrée par le pouvoir ivoirien, dans le seul objectif de démoraliser les Ivoiriennes et Ivoiriens, épris de justice et opposés au troisième mandat illégal et inconstitutionnel de Monsieur Alassane Ouattara.  Or, il faut souligner que ces mandats d’arrêts sont illicites, dans la mesure où ils ne reposent sur aucun fondement légal et où aucune extradition ne saurait valablement être accordée en application de ceux-ci. D’une part, les mandats d’arrêts sont manifestement illégaux en ce qu’ils reposent sur des procédures illicites, ce que la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples a d’ailleurs relevé a deux reprises, par ordonnance des 22 avril et 15 septembre 2020…D’autre part, l’article 696-4 du Code de procédure pénale français prévoit qu’aucune extradition ne peut être accordée lorsqu’elle repose sur un mobile politique, ou encore lorsque les institutions judiciaires de l’état requérant l’extradition ne garantissent pas le respect des droits de la défense, ce qui est assurément le cas en l’espèce. Du reste, la Côte d’Ivoire ne fait pas partie des « pays d’origine sûr » au sens de l’article L. 722-1 du Code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d‘asile, ce qui parachève d’établir qu’aucune extradition dans ce pays, où l’Etat de droit n’existe plus, ne saurait être accordée par les magistrats français.», ont fait savoir les avocats de l’ancien chef du parlement ivoirien. Dans un entretien accordé à Jeune Afrique, le président Macron déclarait qu’il était une personne indésirable en France : «Il n’a pas à créer le désordre et sa présence n’est pas souhaitée, sur notre territoire, tant qu’il se comportera de cette manière».

Soro toujours en France

«les allégations selon lesquelles M. Guillaume Kigbafori SORO aurait été expulsé de France sont calomnieuses, et ce dernier dispose de tout les documents légaux et titres nécessaires afin de séjourner en toute légalité sur le territoire français. La récente incarcération du Premier Ministre Pascal AFFI N’GUESSAN, détenu arbitrairement et dans ces conditions manifestement contraires aux droits de l’Homme, illustrent pleinement l’état de déperdition de l’institution judiciaire ivoirienne…», rappellent ses avocats.

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