Côte d’Ivoire : le parti de Guillaume Soro s’insurge contre Macron

Kohan Kioshiko

Réélection de Ouattara Alassane – La présidentielle ivoirienne qui a suscité tant de passions et d’émotions s’est finalement tenu à la date indiquée dans la Constitution Ivoirienne, et cela en dépit de certaines manifestations de l’opposition pour exiger le report de ce scrutin. La France n’a pas manqué d’adresser ses félicitations au président ivoirien réélu au soir du 31 octobre dernier, par plus de 94% des suffrages exprimés. Dans un nouveau communiqué officiel, le GPS, parti de Guillaume Soro n’a pas manqué de réagir à l’attitude du président français.

En Côte d’Ivoire, le parti de Guillaume Soro continue toujours de lutter contre la réélection du président ivoirien Ouattara Alassane. Dans un nouveau communiqué rendu dans la journée du lundi, le GPS a dénoncé le maintien du scrutin du 31 octobre, alors que plusieurs localités ont été empêchées de voter le jour J. Le parti proche de Guillaume Soro a exigé la dissolution de la commission électorale indépendante, mais aussi la dissolution du Conseil Constitutionnel qui a entériné la victoire de Ouattara Alassane début novembre, peu de temps après les proclamations de la commission électorale indépendante.

«L’échéance du scrutin du 31 octobre 2020 a de nouveau plongé la Côte d’Ivoire dans une situation de déchirure et de tensions  sociale et politique, exposant ce pays à la déflagration.  La Côte d’Ivoire ressort fortement fragilisée face aux fléaux actuels que sont la guerre civile, l’immigration massive de sa jeunesse et le terrorisme qui menacent à ses portes. Les pays voisins que sont le Burkina, le Mali et le Niger en sont déjà victimes.  Tout ceci compromet durablement tous les espoirs de voir notre pays s’acheminer vers la démocratie après la grave crise post-électorale qu’il a connu en 2010…. le Président de la République sortant, Monsieur Alassane Ouattara pourtant inéligible a imposé à un Conseil Constitutionnel parjure de compétir et ce en violation de la Loi Fondamentale ivoirienne qui en son article 55 stipule que : « Le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Il n’est rééligible qu’une fois ». Comme on peut le constater, il n’y a pas d’interprétation possible, ni cas de force majeure admis comme exception à la règle érigée, la Constitution interdit formellement un troisième mandat… Malgré le règne de terreur et les nombreuses violations des droits de l’hommes observées, l’opposition politique, en toute responsabilité, affirme que le seul antidote à l’effondrement de l’Etat ivoirien, demeure la démocratie et le respect strict de la Constitution.  C’est pourquoi elle exige : ▪️ la dissolution du Conseil Constitutionnel parjure ; ▪️ la dissolution de l’actuelle Commission Electorale Indépendante(CEI) monocolore et aux ordres ; ▪️ l’audit international de la liste électorale ; ▪️ la libération de tous les prisonniers politiques, civils et militaires», indique le GPS dans un communiqué officiel rendu le lundi. Le parti de l’ancien président de l’Assemblée Nationale a aussi réagi aux félicitations officielles de la France adressées par Emmanuel Macron à Ouattara Alassane, après sa réélection au soir du 31 octobre dernier.

Le GPS en colère contre le président français

«C’est dire que nous ne reconnaissons pas le troisième mandat inconstitutionnel de M. Alassane Ouattara et par conséquent il ne peut être accepté comme le Président élu.   Générations et Peuples Solidaires (GPS) considère que la farce électorale du 31 octobre 2020 établit clairement que le Peuple de Côte d’Ivoire n’a pas voté pour Alassane Ouattara et de ce fait, que ces élections sont réputées nulles et de nul effet.  Les tentatives maladroites du Président Français, Emmanuel Macron, de reconnaitre M. Alassane Ouattara comme Président en violation de la Constitution, du massacre de plus de 200 ivoiriens dont le jeune Koffi Toussaint décapité, est une faute.  Générations et Peuples Solidaires (GPS) note qu’une telle posture de la France ne fait qu’empirer le climat politique déjà délétère.», souligne le parti de Guillaume Soro dans son annonce du lundi.

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