Affaire Yodé et Siro – Les réactions, tant au niveau politique que culturels se multiplient, après la convocation de Yodé et Siro à la brigade de gendarmerie. Après leur audition, les deux artistes ivoiriens ont été présentés ce jeudi devant le juge du tribunal de la commune de Plateau. Le collectif des artistes Zouglou, dans une déclaration lue par Pat Sacko, a demandé la clémence du Procureur de la République. Sur le plan politique, Doumbia Major n’est pas resté silencieux à la convocation du duo zouglou.
La convocation de Yodé et Siro fait actuellement la une de l’actualité culturelle en Côte d’Ivoire. A l’occasion d’un spectacle qu’ils donnaient dans la commune de Yopougon, dans un maquis, les chanteurs ivoiriens ont tenu des propos outrageant à l’endroit du Procureur de la République, l’accusant de faire la chasse à un groupe ethnique bien particulier en Côte d’Ivoire. Si certains artistes et personnalités ont dénoncé la convocation des deux artistes ivoiriens, le président du Congrès Panafricain pour le Renouveau, fait lui une toute autre lecture de cette affaire. Sur le plan politique, rappelons que le président du PDCI RDA a officiellement apporté son soutien au deux chanteur convoqués dans la journée du mercredi à la brigade de gendarmerie, après des propos polémiques tenus à l’endroit du Procureur de la République Adou Richard.
La réaction de Doumbia Major, suite à la convocation de Yodé et Siro, était l’une des plus attendues. Comme il fallait s’y attendre, le président du Congrès Panafricain pour le Renouveau n’a guère été tendre avec les deux chanteurs ivoiriens : «Quand on dit que le président de la république lui-même est hors la loi et qu’il n’a pas le droit d’être président en affirmant que son mandat est illégal, on ouvre la porte à l’anarchie et au désordre. C’est une invitation indirecte à la révolte et au trouble à l’ordre public, sur la base du fait que le président qui est au pouvoir y est de manière illégale donc il est illégitime. Au nom de quoi un citoyen se soumettrait à un président qui est illégalement au pouvoir ( troisième mandat ) et qui en plus serait un individu qui ne respecte pas les lois ( un président qui lui-même n’a aucun respect pour le pouvoir législatif et qui ne respecte pas les lois de la république). Si le président ne respecte pas les lois, alors tous les citoyens sont fondés pour les transgresser. En affirmant que le procureur de la république est un juge partial qui ne poursuit que les gens d’une seule ethnie, il jette un discrédit sur la justice. Si dans un pays les citoyens perdent confiance en la justice qui est perçue comme une justice corrompue ou partiale, où même comme une justice aux ordres d’une tribu, c’est que c’est l’un des trois piliers de la république qui est cassé et donc elle s’écroule. L’unité de la nation s’en trouve remise en cause ou fragilisée, c’est la porte ouverte à l’anarchie ou à la guerre tribale.», a déclaré le président du CPR ce jeudi, une journée au cours de laquelle les deux chanteurs ivoiriens ont été présentés devant un juge dans la commune de Plateau.
Des artistes politiquement engagés
«Ce que font Yode et Siro, c’est du militantisme politique partisan, avec un fond de militantisme ethnique.. Ils poussent ouvertement à la haine ethnique contre un groupe ethnique qui est présenté par eux comme ethnique qui persécute les autres groupes ethniques et qui s’accapare toutes les richesses et emplois du pays. ( Si c’est pas les Bakayoko qui occupent les emplois, ce sont les Coulibaly ; « le procureur ne poursuit que les petits baoulé ») C’est de l’incitation à la haine tribale, avec à la clef des actions allant dans le sens de saper la légitimité et la raison d’être même des institutions qui fondent ou incarnent la république.», lance le président du CPR.