Grâce présidentielle : Doumbia Major en désaccord avec Ouattara Alassane

by Kohan Kioshiko

Discours de nouvel an – A l’occasion de son adresse à la nation ivoirienne le 31 décembre dernier, le président de la République a, comme c’était le cas au cours des années précédentes, accordé la grâce présidentielle à des détenus condamnés pour des faits mineurs. S’il n’est pas du tout opposé à cette mesure, le président du congrès panafricain pour le Renouveau, Doumbia Major, estime lui que les mesures d’amnistie et de grâce ne devraient pas être étendues à certaines personnalités, notamment certains instigateurs de l’appel à la désobéissance civile.

Le président ivoirien Ouattara Alassane n’a pas manqué de gracier certains prisonniers durant son discours à la nation au soir du 31 décembre dernier. Après avoir fait le bilan de l’année écoulée, le président ivoirien s’est dans un premier temps réjoui de la fin de l’appel à la désobéissance civile lancée par une partie de l’opposition ivoirienne en octobre dernier, un appel qui avait conduit à des violences dans plusieurs localités du pays, faisant au passage plusieurs morts. Si l’on ignore avec exactitude, la liste des prisonniers concernés par la mesure de grâce présidentielle, pour Doumbia Major, les instigateurs du Conseil National de Transition et de la désobéissance civile, ne devraient pas être concernés par cette mesure. A l’occasion de son discours de nouvel an, le président Ouattara Alassane a décidé d’accorder la grâce présidentielle à 2000 prisonniers condamnés pour des faits mineurs.

Le discours à la nation du président Ouattara Alassane était très attendu. Comme c’est le cas depuis des années, le président ivoirien a décidé de gracier certains prisonniers. Au total, 2000 prisonniers devraient recouvrer la liberté pour la nouvelle année, des prisonniers condamnés pour des faits mineurs : «Je note la décision de mettre fin au mot d’ordre de désobéissance civile, annulant ainsi le CNT et le boycott actif. Je me réjouis de la mise en liberté sous contrôle judiciaire de certains inculpés détenus à titre préventif dans le cadre des procédures judiciaires ouvertes pour complot et atteinte à l’autorité de l’Etat commis à l’occasion de l’élection présidentielle du 31 octobre 2020. J’ai procédé également à la signature d’un décret accordant une grâce collective à environ 2000 de nos concitoyens condamnés pour des infractions mineures. Mes chers compatriotes, Je suis confiant qu’avec l’implication de tous, ce grand chantier de la réconciliation sera conduit avec succès. Pour ma part, je ne ménagerai aucun effort pour garantir la paix et la stabilité à nos concitoyens.», a déclaré le président de la République à l’occasion de son discours du nouvel an. La réaction de Doumbia Major, président du CPR, ne s’est pas fait attendre.

Maintenir les acteurs du CNT en prison

«Gbagbo n’aurait jamais pris une mesure d’amnistie en faveur de gens qui refusaient de signer qu’ils reconnaissaient son autorité et qu’il reconnaissaient la constitution, au préalable de toute discussion politique. C’est pourquoi le président Ouattara, au risque de se mettre à dos le peuple et ses militants, ne peut pas prendre de mesures de grâce ou faire voter une loi d’amnistie au profit de gens qui refusent de reconnaître son autorité et qui refusent de s’engager à renoncer à la violence et à tenir des propos qui fragilisent la cohésion nationale. Au nom de quoi le Président Ouattara prendrait des mesures de grâce en faveur de gens qui refusent de renoncer à la violence comme moyen de conquête du pouvoir et qui refusent d’acter la dissolution du CNT et de lever leur mot d’ordre de désobéissance civile qui a entraîné des morts et des destructions de biens publics et privés ? La politique c’est du donnant-donnant : on ne peut pas donner à celui qui est intransigeant et qui pourrait interpréter vos largesses à son endroit, comme de la capitulation et de la faiblesse et présenter cela comme une victoire sur vous.», a déclaré le président du congrès panafricain pour le renouveau.

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