CPI : la première audience de Mahamat Said Abdel Kani prévue pour jeudi

Kohan Kioshiko

Cour Pénale Internationale – a la demande de la juridiction internationale, le gouvernement centrafricain a procédé il y’a quelques jours au transfèrement de Mahamat Said Abdel Kani à la Haye pour son jugement, un transfèrement que la Procureure de la CPI considère déjà comme une première victoire dans la lutte contre les violences en République Centrafricaine.

La Cour Pénale Internationale est déjà à la tache dans le cadre du procès de l’ancien commandant de la Séléka Mahamat Said Abdel Kani. Le 7 janvier 2019, la Cour Pénale Internationale remettait un mandat d’arrêt international aux autorités centrafricaines, un mandat qui visait l’ancien membre de la branche armée Seleka qui s’était manifestée en 2013, lors du renversement de Bozizé. Mahamat Said Abdel Kani est soupçonné d’avoir commis plusieurs crimes contre l’humanité, notamment en sa qualité de commandant de la branche armée Seleka. La mise en accusation du centrafricain devant la juridiction internationale ne devrait pas tarder, puisque la première audience est prévue pour le jeudi 28 janvier 2021. La Procureure de la Cour Pénale Internationale n’a pas mis du temps à réagir au transfèrement de Mahamat Said Abdel Kani à la CPI.

La Cour Pénale Internationale a annoncé dimanche le transfèrement de Mahamat Said Abdel Kani, ancien chef de la branche Seleka en République Centrafricaine, à la CPI : «Aujourd’hui, le 24 janvier 2021, M. Mahamat Said Abdel Kani aussi connu comme « Mahamat Said Abdel Kain » et « Mahamat Saïd Abdelkani » (« M. Said ») a été remis à la Cour pénale internationale (« CPI » ou « la Cour ») par les autorités de la République centrafricaine (« RCA ») en raison d’un mandat d’arrêt de la CPI délivré sous scellés le 7 janvier 2019. M. Said est suspecté de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité présumés qui auraient été commis à Bangui (RCA) en 2013.  Lors de la délivrance du mandat d’arrêt. le juge unique de la Chambre préliminaire II, Rosario Salvatore Aitala, a estimé qu’il y avait des motifs raisonnables de croire qu’un conflit armé ne présentant pas de caractère international était en cours sur le territoire de la RCA, entre au moins mars 2013 et au moins janvier 2014, entre la Séléka (une coalition de groupes armés principalement composée de musulmans opposés à l’ancien président François Bozizé) et les anti-Balaka (un mouvement opposé à la Séléka et soutenant l’ancien président François Bozizé). De plus, le juge unique a estimé qu’il existait des motifs raisonnables de croire que, de mars 2013 au moins jusqu’à janvier 2014 au moins, une attaque généralisée et systématique a été menée par des membres de la Seleka contre la population civile et les personnes perçues comme étant collectivement responsables ou complices ou apportant leur soutien aux actes de l’ancien gouvernement de François Bozizé, et, ensuite, des anti-Balaka.», explique la juridiction internationale dans un communiqué. Selon la CPI, la première audience de l’ex-chef de la Seleka aura lieu le jeudi 28 janvier prochain à la Haye : «La première comparution de Mahamat Said Abdel Kani aura lieu le jeudi 28 janvier 2021, à 10h00 (heure de La Haye) dans la salle d’audience I de la Cour pénale internationale (« CPI » ou « la Cour ») devant le juge Rosario Salvatore Aitala, juge unique de la Chambre préliminaire II».

Une première victoire selon Bensouda

«Je remercie tous ceux qui ont rendu cette victoire possible. Cette avancée constitue indubitablement une étape importante dans l’accomplissement de notre mandat en RCA.  Nous continuerons de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour que les responsables d’atrocités commises en RCA rendent compte de leurs actes, quel que soit leur camp dans le conflit.  Je souhaite également exprimer ma gratitude et mon respect aux témoins de RCA qui se sont manifestés et ont contribué à ce processus. Sans leur courage et leur participation, la cause de la justice ne saurait progresser.», a déclaré le bureau du Procureur.

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