L’ancien dirigeant ivoirien, Laurent Gbagbo, a vu son parti dévoiler à Abidjan un dispositif visant à combattre les fraudes électorales, en vue des élections locales dans quatre mois et du scrutin présidentiel dans deux ans.
Habiba Touré, une avocate et ex-collaboratrice de M. Gbagbo, qui pilotera cette organisation, a affirmé : « La manipulation électorale est devenue tellement répandue qu’elle est considérée par certains comme une approche habituelle. »
Face à cette situation inquiétante, M. Gbagbo a choisi de mettre en place « Safe », une brigade antifraude électorale, a expliqué Mme Touré lors de l’événement auquel M. Gbagbo a assisté.
Le but de cette démarche sera de « contrôler, repérer » et « alerter » les « irrégularités détectées lors des scrutins », a-t-elle précisé lors d’une rencontre du Parti des peuples africains, Côte d’Ivoire (PPA-CI) dirigé par Laurent Gbagbo.
Soutenues par un groupe central composé de quinze membres, des « veilleurs » seront déployés dans « nos régions et nos communes » pour agir en tant que « nos yeux et nos oreilles », a-t-elle ajouté.
« Notre objectif n’est pas de remplacer la Commission électorale indépendante (CEI). Nous ne nous impliquons pas dans la coordination des élections », a-t-elle souligné.
Selon Mme Touré, « les élections en Afrique et surtout en Côte d’Ivoire, sont souvent la cause de tensions, d’instabilités, voire de guerres ».
« Les litiges avant et après les élections mènent presque inévitablement à des impasses politiques », qui affectent « l’équilibre national », a-t-elle déclaré.
Laurent Gbagbo, de son côté, a évoqué les troubles qui ont eu lieu lors du scrutin présidentiel de 2010, lors duquel il a été défait par le président actuel Alassane Ouattara, résultat qu’il a contesté, déclenchant une crise post-électorale ayant entraîné près de 3 000 victimes.
« En 2010, dans le nord du pays, les agissements des partisans de M. Ouattara étaient choquants. Expulser des femmes, évincer des électeurs d’un bureau de vote », a-t-il rappelé.