Des affrontements meurtriers opposants les forces de l’ordre aux populations ivoiriennes ont été signalés le mercredi 16 novembre 2016 à Neamoue, localité située au nord-est de la Côte d’Ivoire. Le bilan fait provisoire annoncé par les autorités ivoiriennes fait état de 4 morts parmi lesquels deux gendarmes. Concernant les raisons qui ont conduit à ces échauffourées, plusieurs versions circulent çà et là. Mais que s’est-il réellement passé ?
Après le conflit intercommunautaire qui avait secoué la ville de Bouna du 23 au 24 mars dernier, de nouveaux affrontements ont encore eu lieu dans la partie nord-est de la Côte d’Ivoire. La localité de Neamoue qui se trouve à environ 70 kilomètres de Bouna a été le théâtre de nouveaux accrochages entre des gendarmes et la population le 16 novembre 2016. Les heurts qui ont eu lieu entre les forces de l’ordre et les civils ont fait pour l’instant quatre morts, deux éléments de la gendarmerie et deux villageois. Selon un témoin joint par téléphone, « on entendait des coups de feu, certainement venant des militaires », avant de rajouter que « ça tirait un peu dans tous les sens et les gens sont restés chez eux par peur d’être blessé ». Le calme est partiellement revenu dans la région mais de nombreuses questions restent sans réponses. Que s’est-il réellement passé pour que forces de l’ordre et populations civiles s’affrontent au lendemain de la journée de la paix en Côte d’Ivoire ? A cette interrogation, deux versions des faits circulent.
Les gendarmes à l’origine des affrontements ?
Selon l’AFP reprenant le témoignage de la radio nationale ivoirienne, « deux civils ont d’abord été tués lors d’un contrôle de gendarmes qui a dégénéré en altercation avec des coups de feu. Des villageois mécontents ont ensuite attaqué les gendarmes ». Suivant cette version des faits, tout serait parti d’un contrôle des forces de l’ordre qui aurait mal tourné. Les populations civiles ont donc agi en réponse à la bavure des éléments de la gendarmerie nationale. Mais que s’est-il réellement passé pour que les forces de l’ordre fassent usage de leurs armes contre ceux qu’ils sont censés protéger ? Quoi qu’il en soit, aucune raison ne saurait justifier l’usage d’armes contre une population qui est sous notre protection. La responsabilité des forces de l’ordre dans cette tragédie est indéniable, même si l’action posée par les civils est à condamner avec la plus grande fermeté. A titre de rappel, les villageois ont eux aussi attaqué des éléments de la gendarmerie pour venger la mort des 2 civils, faisant également deux victimes dans les rangs des forces de l’ordre.