Yasmina OUEGNIN, la « rebelle » qui trouble la quiétude du RHDP

Forte personnalité, intégrité sont les mots référents pour parler du député réélue de Cocody.

Yasmina OUEGNIN, aux résultats des élections législatives 2016, a réussi un grand exploit. Partie en indépendante aux élections législatives dans la commune de Cocody, le PDCI refusant son dossier. Mais sa victoire a été une raclée pour la coalition au pouvoir et un séisme qui risque de changer la configuration de l’arène politique en Côte d’Ivoire.

Une nouvelle mentalité politique

Avec la réélection de Yasmina alias YAS, aux législatives de Cocody, marque l’arrivée d’un nouveau personnage politique consensuel en Côte d’Ivoire. Cette nouveauté n’est pas sans provoquer des craintes dans le camp présidentiel. Le duel symbolique, entre la première -député sortante qui avait osé dire publiquement «non» au choix d’Alassane Ouattara comme candidat unique du RHDP à la dernière présidentielle et au projet de réforme constitutionnelle et le poulain du RHDP, est perçu comme un moyen de jauger l’adhésion des Ivoiriens au pouvoir d’Abidjan. Et depuis sa victoire, beaucoup prédisent que YAS pourrait aller plus loin soit la conquête du pouvoir suprême.

Comme Mouammar Kadhafi et Felix Houphouët Boigny

Yasmina Ouégnin est, la benjamine de l’Assemblée nationale ivoirienne. Et, à défaut d’expérience, elle a de l’assurance à revendre. Dernière fille de Georges Ouégnin, l’ancien directeur du protocole du président Houphouët-Boigny, puis de Henri Konan Bédié et même, pour quelques mois, de Laurent Gbagbo, Yasmina Ouégnin se dit « génétiquement programmée pour appartenir au Parti démocratique de Côte d’Ivoire [PDCI] ».  Elle rit même à l’idée qu’on puisse l’imaginer en dehors du parti du « Vieux », qu’elle affirme avoir bien connu. « Lorsque je parle d’Houphouët-Boigny, je parle de mon parrain, de mon grand-père, d’un homme qui était présent le jour où je suis née, d’un homme avec qui je mangeais tous les dimanches. » L’ancien président est d’ailleurs le seul qui trouve grâce à ses yeux, elle qui assure n’avoir aucun mentor politique en Côte d’Ivoire. Mais au vu, des derniers agissements de sa famille politique, sa vision est fort modifiable.

Politiquement, la jeune députée a des mentors occidentaux à l’exception de Kadhafi. Elle cite de gaieté de cœur la Britannique Margaret Thatcher, la Pakistanaise Benazir Bhutto et même l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. « J’ai toujours été fan, surtout à ses débuts. Idéologiquement, nous ne sommes pas du même bord. Lui était socialiste, et moi, je suis capitaliste. Mais je ne peux que constater que son pays avançait. Toute petite, j’en étais folle amoureuse ! J’ai même eu un autographe de lui. »

Le retour probable à la maison

Un retour au PDCI est-il envisageable? Un mouvement politique sera-t-il mis sur les rails pour porter de nouvelles ambitions politiques? Ou, à défaut, l’enthousiasme populaire de la jeunesse suffira-t-il pour perpétuer cet élan ? Des questions qui restent en suspens et qui devraient connaître un début de réponse dans les mois à venir.

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