Le blanchiment de capitaux est un problème majeur en Afrique de l’Ouest car 3000 déclarations de soupçons y ont été faites en 2015, a affirmé vendredi à Dakar, Marc Boucey, chef de la coopération de l’UE au Sénégal, ajoutant que sur la même année seules 6 condamnations pour blanchiment d’argent ont été prononcées.
Cette pratique en « blanchiment » de capitaux en Afrique de l’Ouest n’est pas une première en Afrique. l’indice visible de cette ampleur (du blanchiment de capitaux), les cellules de renseignements financiers d’Afrique de l’Ouest ont enregistré plus de 3000 déclarations de soupçons en 2015. Sur la même année, seules six condamnations pour blanchiment d’argent ont été prononcées. Ce ratio est encore trop faible par rapport à l’importance du phénomène dans la région et à ses enjeux qui dépassent de loin l’évidente dimension éthique du problème », a soutenu M. Boucey.
Il s’exprimait au lancement du projet régional de « Renforcement des capacités de lutte contre le blanchiment de capitaux en Afrique de l’Ouest (Samwa, sigle anglais) » d’un montant de plus de deux milliards FCFA du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (Giaba).
Ce projet financé par l’UE à hauteur d’un milliard 965 millions FCFA et le Giaba à hauteur de 393 millions de FCFA, est prévu pour la période 2015-2020.
Poursuivant, Marc Boucey a souligné que tous les pays ouest africains sont vulnérables au blanchiment de capitaux en raison notamment de l’importance de la corruption, de la place du secteur informel et de la prévalence des transactions en espèces dans l’économie.
Ce faisant, il a estimé que les enjeux de la lutte contre ce fléau est d’abord sécuritaire car il génère une augmentation du niveau des activités criminelles comme la fraude fiscale, le trafic de drogues et d’armes.
A son avis, les enjeux du blanchiment de capitaux sont ensuite économiques et sociaux en ce sens que le fléau compromet la mise en oeuvre des politiques publiques, ainsi que la capacité de l’Etat à accroître ses ressources et à les dépenser efficacement.
« C’est pourquoi, a-t-il poursuivi, la stratégie de lutte du projet Samwa repose principalement sur le renforcement des capacités des acteurs de ce domaine, impliqués aussi bien dans la prévention que dans la répression ».
Source: TE/od/APA