Vendredi, après huit(8) mois de suspension la Haute Cour militaire de la République Démocratique du Congo a rouvert à Kinshasa le dossier.
Germain Katanga, est un ancien chef de guerre congolais jugé pour crimes contre l’Humanité. D’abord jugé à la CPI Germain Katanga écopera de douze(12) de prison. Mais au lieu qu’il les purge à la Haye la Cour préférera le remettre aux autorités de son pays. En RD Congo les autorités le relâche en janvier 2016 avant de le convoquer à nouveau pour répondre d’autres accusations.
Aujourd’hui âgé de trente huit ans(38) ans German Katanga était le commandant des FRPI (Front de Resistance Patriotique en Ituri), l’une des nombreuses milices constituées sur une base essentiellement ethnique qui se sont affrontées de 1999 à 2007 au cours d’un conflit qui aurait fait jusqu’à 60.000 morts. Ce conflit meurtrier avait causé de nombreux crimes contre l’humanité (viols, massacres).Face aux dégâts humanitaires le pouvoir en place décide de calmer les ardeurs des parties en prenant des mesures d’apaisement. C’est dans ce contexte que Germain Katanga sera promu général de brigade dans l’armée congolaise fin 2004 en échange de la reddition de sa milice ce qu’il fit. Mais à la fin de la guerre, rattrapé par ses crimes il sera demandé par la Cour Pénale Internationale. C’est ainsi qu’il y sera jugé.
Ses relations avec le pouvoir de Brazzaville auraient pu faire croire à un relax pur et simple mais comme les experts le notent les progrès en matière de justice en République Démocratique du Congo sont considérables. Germain Katanga sera donc à nouveau devant les juges pour d’autres faits, des crimes commis dans la même période. Les familles de victimes se sont constitués en partie civile dans un pays où le pouvoir a l’habitude d’avoir toutes les leviers en main. Les juges saisis relancent le procès et Germain Katanga se retrouve à nouveau dans les cordes de la justice. Cette procédure apparait donc comme une victoire pour les victimes qui veulent justice.
Suspendu en juin dernier (juin 2016) le procès de Germain Katanga et de ses six coaccusés a repris ce vendredi peu après 12h (11h GMT).
Ils comparaissaient pour les accusations de « Crime contre l’humanité et participation à un mouvement insurrectionnel »qui auraient été perpétrés dans la région aurifère de l’Ituri et pour l’attaque d’un village ayant fait environ 200 morts en 2003.
Auparavant, l’un des accusés avait affirmé que le mouvement politico-militaire auquel les accusés appartenaient (FNI/FRPI, Front des nationalistes intégrationnistes/Forces de résistance patriotiques en Ituri) « n’avait rien d’insurrectionnel » mais « travaillait avec le gouvernement pour défendre l’intégrité territoriale » menacé par des rébellions soutenues par des pays voisins de la RDC. Cette milice pro-gouvernementale aurait donc épaulé le gouvernement Congolais dans sa lutte contre les nombreuses rebellions qui sévissent à l’Est du pays depuis des décennies du fait de l’impuissance de l’armée nationale, de l’étendue du territoire et de la densité de la végétation.
Cette audience se voulait juste un tremplin après des mois de suspension. La Cour a ouvert l’instruction de l’affaire avant de le suspendre afin de « permettre à la défense de s’imprégner du dossier ».Elle a revisité en substance les faits incriminés. La séance a été reportée au samedi sur prochain c’est-à-dire dans 8 jours. En attendant chaque aura le temps nécessaire pour réunir les dossiers qui pour préparer sa défense qui pour porter l’accusation.