Amnesty International Sénégal : Un rapport accable les autorités

Amani Georges

Amnesty, symbole des droits de l’homme à l’international, a récemment rendu public un rapport très accablant sur le Sénégal. Le pays de la Téranga a été cité en mauvais exemple par l’association après un examen minutieux du contexte socio-politique qui prévaut dans cet Etat de l’Afrique de l’ouest. Considéré comme l’un des Etats les plus stables de la sous-région ouest africaine, les règlementations sur les droits humains restent pourtant très sévères malgré le calme apparent

 

L’organisation internationale publie son rapport annuel

Amnesty, un organisme qui lutte au plan international pour la restauration de la dignité humaine, a rendu public son rapport 2015 sur l’Afrique et aussi les autres continents du globe. Actualité africaine de dernière minute, du moins pour le Sénégal, car le paysage politique de ce pays a été complètement bouleversé par ce bilan qui ne relève guère de la sympathie. Certes, l’association dresse un portrait plutôt péjoratif du continent africain, mais le cas sénégalais retient particulièrement notre attention. Ce pays réputé comme un exemple de démocratie affiche un autre visage lorsque l’on scrute la position du gouvernement sur plusieurs dossiers sensibles. Le procès de Karim Wade, fils de l’ex-chef d’Etat, les arrestations arbitraires d’opposants politiques ou encore la pression exercée sur les hommes de médias sont autant de sujets sur lesquels les autorités ont été rappelé à l’ordre par l’organisme de défense internationale.

Amnesty demande plus de liberté pour les journalistes

Selon l’association Amnesty international, les autorités sénégalaises exercent une forte pression sur la profession de journalisme au pays. Ces professionnels censés transmettre l’information vraie à la population tout en respectant la charte déontologique, sont bien souvent des victimes de l’appareil étatique. Les tentatives de musellement des hommes de medias se sont multipliées l’an dernier, estime le défenseur des droits de l’homme qui rapporte aussi dans son enquête que « le juillet 2015, Mouhamed Guèye, directeur de publication du journal le Quotidien ; El Hadj Alioune Badara Fall, directeur de publication de l’Observateur et son reporter Mamadou Seck ont été déférés au parquet après 72 heures de garde à vue et 2 retours de parquet ». La liberté d’expression est carrément bafouée par le gouvernement sénégalais au nom de la défense de certains idéaux. L’organisation estime également pour sa part que le fait d’ «obliger un journaliste à révéler ses sources constitue une menace grave contre la profession de journaliste et une atteinte au droit à l’information des citoyens… », information rapportée par le quotidien Dakaractu. L’organisme appelle ainsi les autorités du pays à assouplir les réglementations qui régissent ce métier afin de garantir à tous la liberté d’expression.

A l’international, on s’intéresse aussi aux conditions de détentions carcérales

La situation carcérale du pays de la Téranga inquiète aussi les observateurs internationaux. L’association des droits de l’homme dénonce l’usage démesuré de la violence par les forces de sécurité. A cause des traitements inhumains infligés aux prisonniers, plusieurs cas de décès pendant les détentions ont été signalés l’année dernière dans les medias. L’un des cas récents est celui d’un détenu qui se prénomme Boubacar Ndong. Il a succombé en novembre dernier à ses blessures sous le coup de la torture subie pendant son incarcération dans un camp de gendarmerie.

Le Sénégal marque quand même un petit point positif

Même si le pays reste un mauvais exemple dans le respect des droits de l’homme, il marque néanmoins un petit point. Cette note positive lui est attribuée en raison des efforts que cet Etat déploie pour rétablir la justice dans le procès d’Hissène Habré, ancien président du Tchad. A ce propos, le tribunal a requis la perpétuité pour l’ex-dirigeant tchadien au mois dernier. Un dossier complet sur le déroulement de ce procès sera bientôt mis à la disposition de nos lecteurs. A titre de rappel, Hissène Habré est le premier président à être jugé par sur le continent noir par un tribunal africain.

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