Tendances du scrutin au Centrafrique

Kan Frédéric

Un outsider déjoue les pronostics aux dépends des candidats donnés favoris

Les tendances partielles du scrutin présidentiel qui s’est tenu le mercredi 30 décembre au Centrafrique sont connus depuis quelques jours. A l’issue des premières estimations données le dimanche 3 janvier par l’Autorité Nationale des Elections (ANE), le candidat indépendant Faustin Archange Touadera crée la surprise en totalisant 120.838 voix sur les quelques 522.514 bulletins de vote dépouillés. Selon les observateurs, cet ancien premier ministre de François Bozizé fait partie des candidats qui étaient les moins attendus dans cette élection cruciale pour le pays. Parmi les 30 prétendants au fauteuil présidentiel, il se positionne ainsi comme le plus grand favori même si ces résultats ne représentent que 24 à 25% du suffrage total exprimé, un chiffre qui devrait frôler les 2 millions d’électeurs.

Un vote qui s’est déroulé dans le calme

Les conflits inter-communautaires qui secouent le pays jetaient le doute sur la crédibilité du scrutin. Mais la population centrafricaine a fait preuve d’une citoyenneté exemplaire grâce à une élection qui s’est déroulée dans le plus grand calme. Aucun incident majeur n’a été constaté si signalé par l’Autorité nationale des élections ni par la mission d’observation africaine le jour du vote. Les résultats provisoires qui parviennent au compte goutte devraient être acceptées majoritairement par les acteurs politiques.

Un taux de participation record

Les centrafricains se sont rendus tranquillement aux urnes  malgré les tensions inter-religieuses encore visibles sur le terrain. Selon l’ANE, le pays a enregistré un taux de participation record estimé à 71%. Ce taux est bien plus important que celui du référendum qui tournait autour des 20%. Cet engouement témoigne du grand espoir que le peuple a placé en ces élections dont l’enjeu est prioritaire pour sortir le pays plongé dans la crise depuis la destitution de François Bozizé.

La thèse d’un second tour se confirme

Malgré l’avance qui le conforte largement en tête du scrutin, l’outsider n’est pour autant pas assuré de gagner l’élection dès le premier tour. L’hypothèse d’un second tour semble donc inévitable au Centrafrique. Les centrafricains pourraient donc se rendez-vous le 31 janvier prochain pour choisir le futur dirigeant du pays. Dans ce cas de figure, les jeux d’alliance seront une condition primordiale pour les deux candidats qui se disputeront la magistrature suprême.

Tendances actuelles du vote

Il s’agit des dernières estimations rendues publiques par l’ANE sur la base d’un quart résultats parvenus. Ce classement pourrait varier à tout moment et se limite uniquement aux cinq candidats arrivés en tête :

  • Faustin Archange Touadera (23,1%)
  • Annicet Doguélé (13,1%)
  • Désiré Kolingba (7,6%)
  • Jean-serges Bokassa (6,5%)
  • Martin Ziguélé (5,2%)

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