Le président sud-africain essuie de vives critiques populaires
Le chef de l’état sud-africain a limogé le dimanche 13 décembre son tout nouveau ministre des finances David van Rooyen. Ce parlementaire peu connu de la scène économique du pays avait succédé à Nene Nhlanhla déchu de son poste le mercredi 9 décembre sans aucune raison officielle. Cette décision qui a suscité la colère de l’opinion publique n’a été que de courte durée. Jacob Zuma cède à la panique quatre jours après en nommant Pravin Gordhan, un ancien occupant de ce fauteuil ministériel en lieu et place du parlementaire van Rooyen. En moins d’une semaine c’est le troisième remaniement ministériel lié à ce poste. Depuis le licenciement de Nene Nhlanhla, l’Afrique du Sud se trouve confronté à une série de crises. Le scandale Pistorius semble apparemment ne pas être la seule actualité qui secoue le pays.
Un coup dur pour l’économie du pays
L’annonce de la destitution de l’expérimenté ministre des finances Nhlanhla a créé la panique sur les marchés financiers. Comme conséquence directe, il y’a eu une chute historique de la monnaie nationale face aux devises étrangères. Le vendredi 11 décembre, l’euro s’échangeait contre 17,58 rands et le dollar américain de son côté s’évaluait à 16,05 rands. Après les multiples crises que traverse l’économie sud-africaine qui a perdu sa place de leader sur le continent noir, la baisse de la devise nationale est une nouvelle sanction pour le président Zuma.
Zuma poussé vers la sortie ?
La population a mal digéré la destitution de l’ancien ministre remplacé par le parlementaire. Cette succession qui n’aura duré que quatre jours n’est pas restée sans conséquences pour le chef de l’état. Plus de 130.000 pétitionnaires ont exprimé leur volonté de voir partir Jacob Zuma. Avec un taux de chômage frôlant la barre des 25%, le pays a cédé plus de 25% de la valeur de sa devise face à l’euro et au dollar américain depuis le début de l’année. Ce mauvais bilan économique ajouté au scandale créé par le limogeage de Nhanhla pourrait bien pousser vers la sortie le président Zuma dont les voix de protestation se font de plus en plus entendre.
Des dissensions entre l’ancien ministre des finances et Zuma
La contestation du président sud-africain se fait entendre de plus en plus au sein même de l’ANC sa formation politique. Le ministre des finances Nene Nhlanhla se trouve être l’une des voix protestataires qui n’adhèrent pas à la vision de Jacob Zuma. L’opposition voit dans cette démission une sanction contre celui qui a osé remettre en cause la vision du président. Nhlanhla s’était en effet opposé la semaine dernière contre la signature d’un accord entre les compagnies Airbus et South Africain Airways.