L’éventualité d’une répercussion des attaques à Paris sur le continent noir déjà fragilisé et l’enjeu que cache la guerre contre les djihadistes
Les attentats terroristes sans précédents qui ont frappé la ville parisienne dans la nuit du vendredi 13 novembre ont suscité de vives réactions de condamnation de la part de l’opinion internationale. En Afrique de l’ouest, l’état français est militairement engagé dans la lutte contre le terrorisme aux côtés des pays confrontés à cette menace. L’inquiétude est montée d’un cran du côté des africains à l’égard de la barbarie inhumaine qui a endeuillé la France et le monde entier. Avec cette vague d’attentats commis sur le sol français, les pays africains qui résistent difficilement à l’invasion islamiste doivent-ils craindre une nouvelle remontée des violences sur leurs territoires ?
La menace terroriste pourrait-elle s’étendre encore plus en Afrique ?
Les islamistes ont montré leur détermination à mettre en péril les valeurs de démocratie prônées par l’Occident et par une grande partie des nations africaines. Les attaques ciblées dans la capitale française ont montré toute la difficulté liée à la lutte contre le terrorisme. Même si les islamistes sont très loin de pouvoir prendre le dessus sur la démocratie, l’attentat commis en France représente une grande victoire psychologique pour ces rebelles, surtout pour ceux d’Afrique qui cherchent quotidiennement à gagner du terrain. Il n’est donc pas à exclure que les sectes islamistes implantées en Afrique de l’ouest se lancent dans une possible reconquête de nouveaux territoires en plus de ceux déjà acquis à leur cause. Un probable regain des violences en Afrique noire est donc à craindre.
Comment répondre à cette possible menace qui guette l’Afrique de l’ouest ?
Depuis le déclenchement de la guerre contre le terrorisme, en Afrique comme dans tous les autres pays concernés, les moyens mis en avant ont été souvent traduits par des actions militaires ciblées contre les islamistes. Mais au fil des années, le nombre de cellules djihadistes et d’individus fidèles à leur combat a décuplé. L’engagement militaire des pays africains également n’a pas donné un résultat différent. La question de l’éradication des cellules terroristes devient de plus en plus cruciale pour des nations africaines dont l’engagement militaire est généralement conditionné par une aide de l’hexagone. L’Afrique noire doit-elle substituer l’action militaire par des voix diplomatiques pour mettre fin aux menaces terroristes ? Cette possibilité n’a pas été officiellement évoquée par les états africains touchés ou ceux qui sont potentiellement menacés. La seule certitude pour le moment est celle de l’insuffisance des moyens de lutte, voire de leur inefficacité sur le terrain. Il y a donc nécessité de faire suivre ces actions militaires d’autres moyens. Mais lesquels ? Cela reste sans aucun doute la grosse interrogation de l’heure. Pour l’instant, une véritable guerre psychologique se cache en arrière-plan de tous ces conflits.
Le combat des idéologies
Au-delà de la sécurité des personnes et de la lutte pour l’intégrité territoriale, la guerre contre les islamistes en Afrique comme partout ailleurs revêt un réel intérêt idéologique. Avant d’être un conflit militaire opposant deux entités, la guerre contre le terrorisme est d’abord une bataille de deux idées, de deux visions différentes du monde actuel. L’idéologie islamiste gagne hélas du terrain de jour en jour, comme en témoigne la multiplication des foyers islamistes en Afrique noire et dans le monde arabe. Le monde tend-il vers l’émergence d’une nouvelle idéologie ?