Gambie : Yahya Jammeh accusé de viol par quatre femmes

Kohan Kioshiko

AGRESSION SEXUELLE EN GAMBIE – Evincé du pouvoir depuis quelques années, après avoir perdu la présidentielle, l’ancien dirigeant gambien est cité dans une affaire de viol. Selon un rapport de l’organisation Human Right Watch, quatre femmes accusent Yahay Jammeh d’avoir abusé sexuellement d’elles pendant qu’il était encore au pouvoir.

S’il n’est plu au pouvoir, Yahya Jammeh continue de cumuler les affaires dans son pays. D’après un rapport par HRW, l’ancien dirigeant aurait, en plus des détournements de fonds, abusé de plusieurs femmes contre leur gré, pendant qu’il était encore au pouvoir. Dans le rapport dévoilé par l’organisation de défense et des droits de l’homme, les victimes expliquent en détail comment l’ancien dirigeant à réussi à les contraindre pour avoir des relations intimes. Parmi les victimes de l’ancien dirigeant, Toufah Jallow, une ancienne lauréate du concours de beauté organisée en Gambie en 2014. Une chanteuse gambienne figurerait également sur la liste des victimes de l’ancien président gambien, si l’on se fie au rapport dévoilé par Human Right Watch.

 Arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat, Yahya Jammeh a dirigé la Gambie d’une main de fer pendant plus de deux décennies. Son règne prendra fin à la faveur de la présidentielle gambienne de 2016, une élection qu’il perdra face au principal opposant de son pays. Son refus de céder le pouvoir fera sombrer la Gambie dans une crise politique. Les pressions de la communauté internationale, notamment la CEDEAO, pousseront le dirigeant gambien à céder le pouvoir en janvier 2017. Soupçonné de détournements de fonds, Yahya Jammeh vient de cumuler un nouveau dossier compromettant. Selon un rapport dévoilé par Human Right Watch, l’ancien dirigeant gambien aurait abusé sexuellement de plusieurs femmes pendant qu’il était encore au pouvoir : «Human Rights Watch et TRIAL ont recueilli les témoignages de trois femmes qui accusent Jammeh de viol et d’agression sexuelle, ainsi que ceux d’une quatrième qui affirme que des collaborateurs de Jammeh l’ont emmenée dans un hôtel, apparemment dans le but d’abuser d’elle sexuellement. Human Rights Watch et TRIAL ont également interrogé huit anciens représentants du gouvernement gambien et plusieurs autres témoins. Parmi les anciens fonctionnaires qui disent avoir eu directement connaissance des événements figurent deux hommes ayant travaillé pour le service du protocole à la State House (le palais présidentiel), quatre agents du service de protection rapprochée de Jammeh ou de la State House ainsi qu’un ancien haut responsable de l’agence nationale de renseignements. Ces personnes, de même que deux femmes témoins, ont souhaité rester anonymes. Fatou Jallow (connue sous le nom de Toufah), qui accuse Jammeh de l’avoir violée en 2015, a au contraire demandé que son nom soit révélé, souhaitant s’exprimer publiquement.». A en croire l’organisation de défense des droits de l’homme, les victimes d’abus sexuelle ont livré dans les moindres détails les circonstances dans lesquelles elles ont été abusées sexuellement par l’ancien dirigeant gambien.

Témoignage glaçant de l’ancienne miss gambienne

Parmi ses victimes, l’ancienne gagnante du concours de beauté gambien connu sous le nom de Toufah Jallow. Selon le témoignage rapporté par HRW, Yahya Jammeh n’aurait visiblement lésiné sur aucun moyen pour atteindre ses objectifs : «En six mois, raconte la jeune femme, le président lui a remis un prix de 1 250 USD et l’a couverte de cadeaux. Il a notamment fait installer l’eau courante dans la maison de sa famille située dans la périphérie de Banjul. Il lui a également proposé un poste de « protocol girl », offre qu’elle a déclinée. Enfin, il l’a demandé de l’épouser, ce qu’elle a également refusé…. Un jour, alors que les collaborateurs du président venaient de la conduire à la State House,…Jammeh l’a enfermée dans une pièce et lui a dit : ‘‘Il n’y a aucune femme que je veuille et que je ne puisse pas avoir’’.  D’après son récit, il l’a alors frappée, lui a injecté une substance puis l’a violée.», rapporte l’ONG.

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