DECES DE TANOR DIENG – Agé de 72 ans, il était l’un des principaux soutiens de Macky Sall il y’a quelques années contre Abdoulaye Wade, l’ancien chef d’Etat sénégalais. La disparition de cette importante figure de la vie politique sénégalaise lance la polémique sur l’avenir du PS, l’ancien parti présidentiel sénégalais.
Le décès d’Ousmane Tanor Dieng suscite de nombreuses réactions au Sénégal. La classe politique sénégalaise a tenu à rendre un hommage au secrétaire général du Parti socialiste sénégalais qui a rendu l’âme à Paris le lundi 15 juillet. Après avoir soutenu Macky Sall en 2012 contre l’ancien dirigeant Abdoulaye Wade, le secrétaire général du PS au Sénégal est devenu en quelques années l’un des principaux soutiens de la majorité présidentielle. Pour la récente présidentielle qui a eu lieu en février, le parti socialiste avait même refusé de présenter un candidat pour afficher son plein soutien à Macky Sall. Aujourd’hui, de nombreux observateurs de la vie politique s’interrogent sur l’avenir du Ps au sein de la coalition au pouvoir, avec la disparition de celui qui présidait le Haut Conseil des collectivités locales.
La disparition du secrétaire général du PS au Sénégal, Ousmane Tanor Dieng, est un coup dur pour le pouvoir en place. Depuis 2012, Macky Sall avait réussi à s’assurer le soutien du parti socialiste sénégalais dans la grande coalition formée contre Abdoulaye Wade. Si de nombreux opposants ont tourné le dos au président sénégalais quelques années après, Ousmane Tanor Dieng a toujours soutenu la politique du pouvoir en place. Désigné à la tête du Haut Conseil des collectivités locales, le secrétaire général du parti socialiste sénégalais avait refusé de présenter un candidat en février dernier contre Macky Sall, une décision qui a surpris plus d’un, puisque le PS est un parti qui a été par le passé au pouvoir au Sénégal sous Senghor et Abdiou Diouf. Dans un communiqué la présidence de la République a salué la mémoire de cet important soutien qui a joué un rôle crucial dans la vie politique sénégalaise ces deux dernières décennies : «Le Sénégal vient de perdre un homme d’État d’une dimension exceptionnelle, un digne fils de la République dont le parcours constitue un exemple d’abnégation et un modèle d’engagement patriotique…Avec la disparition du président Ousmane Tanor Dieng, le président Macky Sall, la Coalition Benno Bokk Yaakaar, le Parti socialiste et la République viennent de perdre un allié éminent et loyal, un grand militant du Sénégal et la République un de ses plus grand serviteurs». En dépit des divergences qu’ils avaient ces dernières années, l’ex-président sénégalais a lui aussi rendu un homme à Ousmane Tanor Dieng : «en dépit de nos divergences politiques, j’ai pu, personnellement apprécier, à chacune de nos rencontres, son dévouement remarquable au service public qu’il a loyalement servi jusqu’à son dernier souffle. Je garderai de lui le souvenir d’un homme courtois, humble mais intransigeant dans la défense de ses convictions socialistes».
Le PS toujours dans la coalition présidentielle ?
Avec le décès d’Ousmane Tanor Dieng, l’avenir du parti socialiste sénégalais dans la coalition au pouvoir suscite quelques interrogations. Interrogé par RFI, le chercheur sénégalais Moussa Diaw, le Ps va encore s’affaiblir d’avantage avec la disparition de son secrétaire général : «Le Parti socialiste est aujourd’hui orphelin parce que ceux qui restent comme leaders ne me semblent pas bénéficier du soutien des autres, n’ont pas d’ailleurs ce charisme-là, n’ont pas cette possibilité, cette ouverture d’esprit, et la discrétion nécessaire qu’avait Ousmane Tanor Dieng. Cela veut dire que c’est un Parti socialiste qui va s’affaiblir compte tenu des rivalités qui vont s’approfondir au regard de cette disparition. Le parti risque donc de se fissurer davantage, de s’affaiblir malgré sa participation à cette coalition».