L’Afrique rend hommage à Robert Mugabe

by Kohan Kioshiko

DECES DE ROBERT MUBAGE –  L’ancien dirigeant zimbabwéen est décédé il y’a quelques jours des suites d’une maladie. Agé de 95 ans, il avait dirigé son pays d’une main de fer pendant 37 années, avant d’être destitué par un coup de force cautionné par son parti politique. Héros africain pour certains, dictateur pour d’autres, l’ancien dirigeant zimbabwéen aura mené plusieurs luttes au cours de son règne, dont l’épineuse lutte contre les fermiers blancs qui selon lui, s’étaient injustement appropriés les terres des noirs.

Destitué à la faveur d’un coup d’Etat il y’a deux ans, Robert Mubage s’était éloigné du paysage politique de son pays après sa succession soutenue par les membres de son parti Zanu. A l’annonce de son décès, Robert Mugabe a été élevé au rang d’héros national, une distinction saluée par de nombreux dirigeants africains. Depuis la Belgique, Laurent Gbagbo, ancien président ivoirien, a rendu hommage au père de l’indépendance africaine. Ancien dirigeant de la RDC, Joseph Kabila a regretté la disparition d’un fils digne de l’Afrique. Au sein de la communauté internationale, les réactions au décès de l’ancien dirigeant zimbabwéen sont plutôt mitigées. Après avoir adressé ses condoléances au peuple zimbabwéen, le ministre britannique des affaires étrangères a rappelé que les zimbabwéens ont beaucoup souffert sous le règne de Mugabe, règne marqué par plusieurs années de sanctions financières et d’isolement diplomatique sur la scène internationale.

Le décès de Robert Mugabe a suscité un tollé de réactions sur le continent africain. Que ce soit au Zimbabwe ou ailleurs sur le continent, de nombreux dirigeants ont rendu hommage au père de l’indépendance africaine, décédé le 6 septembre dernier des suites d’une maladie. Selon une information relayée par les médias zimbabwéens, l’enterrement de l’ancien dirigeant devrait avoir lieu le dimanche 15 septembre prochain. Plusieurs chefs d’Etats africains devraient effectuer le déplacement pour saluer la mémoire de Robert Mugabe. Mais l’un des anciens dirigeants qui sera dans l’incapacité d’effectuer ce déplacement sera Laurent Gbagbo. Dans l’attente de la fin de son procès en Belgique, l’ex-président ivoirien a réagi à la disparition du père de la lutte anticolonialiste : «Je m’incline avec respect devant sa dépouille et je salue la mémoire de l’homme d’Etat. Je présente mes sincères condoléances à sa famille, au peuple et au gouvernement du Zimbabwe. Le Zimbabwe et l’Afrique perdent un grand patriote africain et un vaillant combattant pour la liberté. Sa lutte pour la libération de ses compatriotes du colonialisme britannique l’a conduit dans le maquis pendant plusieurs années et lui a valu dix années de prison. A l’indépendance de son pays, en 1980, il a offert l’hospitalité à tous les mouvements politiques qui étaient en lutte contre les derniers bastions du colonialisme et de l’apartheid en Afrique australe. Il a ainsi joué un rôle déterminant, entre autres, dans l’indépendance de la Namibie et dans le combat contre l’apartheid en Afrique du Sud. Malgré l’ostracisme dont lui, son gouvernement et son peuple ont été victimes pendant plusieurs décennies de la part d’une partie du monde, le Président Mugabe est resté fidèle à ses convictions et a toujours dénoncé, partout où il en avait l’occasion, les nombreuses injustices qui continuent d’être faites au continent africain et aux peuples opprimés. Il mérite pour cela la considération de toute l’Afrique.», lisons-nous dans un communiqué dévoilé par son porte-parole.

L’Afrique pleure le départ de Mugabe

«L’Afrique perd un dirigeant brave, déterminé, un africaniste qui a traduit dans les actes le refus de la colonisation», indiquait le président tanzanien dans une déclaration officielle. Pour Uhuru Kenyatta, Robert Mugabe était «un homme d’Etat, un combattant de la liberté et un panafricaniste qui a joué un rôle essentiel dans la formation des intérêts du continent africain, un phare de la lutte de libération de l’Afrique», quand l’ancien dirigeant de la RDC saluait pour sa part «le souvenir d’un digne fils de l’Afrique, qui a volé au secours de notre pays, alors victime d’une agression extérieure. Le continent vient de perdre l’un des grands panafricanistes, un héros de la lutte pour l’indépendance».

Tu pourrais aussi aimer

Leave a Comment

* En utilisant ce formulaire, vous acceptez le stockage et le traitement de vos données par ce site Web.