Guinée : environ 300 ressortissants de la CEDEAO aux arrêts

by Kohan Kioshiko

Arrestation en Guinée – Alors que la contestation contre l’actuel pouvoir fait rage au sujet du troisième mandat du président actuel, le RPG, parti présidentiel au pouvoir, a récemment confirmé l’arrestation de plusieurs ressortissants de l’Afrique de l’ouest sur le sol guinéen. Pour l’heure, on sait très peu de choses sur les nationalités concernées par ces interpellations. Mais le parti au pouvoir confirme que l’on dénombrerait des sénégalais, des bissau-guinéen, aussi des gambiens.

L’interpellation de plus d’une centaine de ressortissants issus de la zone Cedeao a été confirmée par le gouvernement ivoirien. Confinées dans des concessions, ces personnes interpellées dans la capitale Conakry et plusieurs régions du pays seraient en tout au nombre de 300, selon un décompte officieux. La présence de ces ressortissants de l’Afrique de l’ouest sur le sol guinéen suscite la méfiance du parti au pouvoir, le RPG. Parmi les nombreuses raisons évoquées pour justifier leurs présences, la société de vente en ligne Qnet. Mais cette explication est remise en cause par certains, notamment dans le camp présidentiel qui soupçonnerait certains individus de vouloir occasionner des troubles sur le sol guinéen. Amadou Damaro Camara, le président de la majorité présidentielle au sein du parlement, s’est, au cours d’une AG de son parti, interrogé sur les véritables raisons de la présence de ces trois interpellés en Guinée.

Allons-nous assister à une crise diplomatique entre la Guinée et ses voisins de la sous-région ouest africaine ? Seule certitude, l’interpellation des centaines de ressortissants de la Cedeao sur le sol guinéen, alors que le pays connaît des tensions politiques depuis plusieurs semaines, risque encore de jeter de l’huile sur le feu. Dans un communiqué, la présidence guinéenne a confirmé l’arrestation de plus d’une centaine de ressortissants d’Afrique de l’ouest à Conakry. Parmi les nationalités citées, des bissau-guinéens, des sénégalais, un gambien et un burkinabè. Des sources révèlent aussi que des personnes ont été interpellées dans d’autres villes de la Guinée, ce qui porterait à environ 300, le nombre de ressortissants de la zone CEDEAO mis aux arrêts ces derniers jours. Selon le gouvernement, «Cette opération prouve à suffisance la récurrence d’infiltration de corps étrangers tant à Conakry que dans des grandes villes de l’intérieur du pays». Le pouvoir actuel soupçonnerait-il indirectement certains étrangers d’être à l’origine des troubles en Guinée ? Il ne faut pas pour autant aller vite en besogne car les raisons de cette vague d’interpellation ne seraient pas liées aux contestations en Guinée contre le troisième mandat que préparerait Alpha Condé. Ces personnes auraient été interpellées dans le cadre de l’enquête sur les activités de la société Qnet en Guinée, à en juger par les déclarations d’un responsable de la présidence guinéenne : «Tout le monde a compris qu’il ne s’agit pas d’un simple commerce en ligne… Les responsables de Qnet vont devoir rembourser toutes les victimes. Nous sommes en face d’une situation sécuritaire nationale et chaque citoyen doit y veiller», a déclaré le lieutenant-colonel Fodé Bakary Cissé. Pour l’un des responsables locaux de la société Qnet interrogé par l’AFP, «En Guinée comme dans d’autres pays africains, il se trouve que le modèle d’affaire de Qnet est méconnu, ce qui ouvre la brèche à des incompréhension et à l’assimilation à des modèles illégaux tels que les plans pyramidaux».

Le RPG appelle à la vigilance

« Nous vous invitons à la vigilance car, le Libéria à côté a connu la guerre, la Sierra Leone même chose, la Guinée Bissau également. Le Mali est en guerre. Le Sénégal a toujours connu des suspenses. La Côte d’Ivoire a connu la guerre. Il y a des phénomènes qui ont commencé en Guinée. Ces 140 et quelques jeunes gens qui ont des anti-balles sur leurs corps entre guillemets, disent qu’ils sont des travailleurs d’une société d’Internet… Il s’agit de la sécurité de la Guinée. Et comme ça commence à parler, nous avons appris qu’il y a certains leaders qui commencent à prendre des billets d’avions pour aller voir du côté de Paris.», a déclaré Amadou Damaro Camara, président du groupe parlementaire RPG.

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