Nigéria : le témoignage glaçant d’une rescapée de Boko Haram

by Kohan Kioshiko

Otage de Boko Haram – Après quatre ans de captivité, Falmata Bunu n’a pas hésité à sauter sur l’unique occasion qui s’offrait à elle de prendre la fuite, quitte à le payer de sa propre vie. Enlevée en 2015 lorsqu’elle n’avait que quinze ans, la rescapée nigériane s’est aujourd’hui reconvertie dans la vie active, même si certains continuent toujours de la défier du regard. Otage de la secte armée nigériane durant quatre, Falmata Bunu révèle même dans son témoignage avoir été choisie pour porter des charges explosives.

Falmata Bunu, ancienne otage de Boko Haram, doit aujourd’hui la vie à sa détermination, son courage, mais surtout la vigilance des militaires qui l’ont intercepté à un poste lorsqu’elle avait pris ses jambes à son cou. Lors de sa captivité, la rescapée révèle avoir été mariée de force à trois reprises à des responsables du groupe armé nigérian, des combattants qui ont tous été tués durant des attaques. C’est à la suite de la mort de ces trois époux qu’elle avait été désignée comme candidate à l’attentat suicide. Dans son témoignage, la rescapée de Boko Haram révèle que ses ravisseurs lui avaient fait porter des explosifs après l’avoir conduite à une destination inconnue. Grâce à l’aide d’une femme âgée, l’otage prendra la fuite prenant soin au passage de détacher l’explosif que ses ravisseurs lui avaient fait porter pour sa mission d’attentat suicide. Quatre ans après son enlèvement, Falmata Bunu se rappelle encore comme si c’était hier, des détails du jour de sa captivité, au cours d’une journée ordinaire.

Ancienne captive de Boko Haram, Falmata Bunu estime avoir eu beaucoup de chance, puisqu’elle a retrouvé ses parents après quatre années de captivité par des membres du groupe armé : «J’ai beaucoup de chance en fait. D’autres femmes ayant connu la même expérience que moi sont rejetées par leurs proches»., rapportent nos confrères de RFI. Mais dans sa nouvelle vie, l’ancienne otage de la secte armée nigériane doit faire face à de nouvelles difficultés, le regard méfiant du voisinage, regard souvent accompagné d’injures : «Ces insultes, c’est comme recevoir à chaque fois des coups de poignard dans le dos, confie Falmata. Mais j’arrive à supporter, car c’est ici que j’ai retrouvé mes parents.», confie Falmata Bunu à nos confrères de RFI, après quatre ans de captivité. Le jour de son enlèvement, une journée au cours de laquelle sa vie a basculé, la rescapée de Boko Haram, s’en souvient comme si c’était hier : «j’avais 15 ans lors de mon rapt, rappelle la jeune femme. C’était en 2015 à Dikwa, dans ma commune d’origine. Nous étions en chemin avec des amies pour aller sur-le-champ des parents d’une de mes copines de classe. Nous étions insouciantes. Il y a eu un raid massif de Boko Haram. Soudain nous avons été encerclées par un groupe d’hommes armés. Je n’ai jamais revu mes amies par la suite. Ma vie a basculé», rapporte le média français. Contre son gré l’otage sera donnée en mariage à un combattant de Boko Haram. A la disparition de ce dernier, elle sera à nouveau donnée comme épouse à un autre combattant décédé lui aussi dans les combats. Contre sa propre volonté, Falmata Bunu se retrouvera dans trois unions différentes. Mais le pire pour elle était encore à venir, puisque le nouveau commandant du groupe armé lui confiera une mission des plus périlleuses.

Falmata désignée comme candidate à l’attentat suicide

Après avoir perdu ses trois époux au combat, Falmata est désignée pour une mission d’attentat suicide. Emmenée dans un endroit incognito, ses ravisseurs lui feront d’abord porter des explosifs suivant un procédé qu’elle a pris soin de bien scruter : «J’ai remarqué la manière dont ils ont attaché sur moi puis enclenché la bombe. J’ai réussi à m’échapper durant les préparatifs grâce à la complicité d’une vieille femme». Avant de délaisser la mission suicide pour laquelle elle a été conviée, l’ancienne otage de Boko Haram retire sa ceinture d’explosif et s’évapore dans la nature. Après des heures de marche, elle atteint heureusement un poste de contrôle militaire.

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