Tueries à Djibo : Human Right Watch soupçonne les forces de sécurité burkinabè

by Kohan Kioshiko

Terrorisme au Burkina Faso – Face à la résurgence des attaques terroristes au pays des hommes intègres, l’armée du Faso multiplie les assauts dans les zones en proie aux attaques armées. Il y’a quelques jours, une offensive des forces de défense et de sécurité faisait 31 morts dans la localité de Djibo, majoritairement habitée par l’ethnie peule. Selon une enquête menée par Human Right Watch, l’armée burkinabè n’aurait pas abattu 31 terroristes comme cela avait été affirmé.

L’ONG Human Right Watch a récemment mené une enquête sur les tueries commises par les forces de l’ordre burkinabè dans la localité de Djibo. Dans cette localité majoritairement peuplée par l’ethnie peule, les forces de défense et de sécurité du pays ont lancé le 9 avril dernier une vaste opération anti-terroriste. A l’issue de cette opération, 31 personnes ont été exécutées par les forces de sécurités, des personnes présentées comme des terroristes dans le communiqué officiel. A l’issue de son enquête, l’ONG des droits de l’homme remet pour sa part en cause la stratégie de lutte contre le terrorisme dans ce pays d’Afrique de l’ouest, puisque les 31 personnes exécutées seraient apparemment des civils originaires de l’ethnie peule. L’ONG internationale de défense des droits humains a appelé les autorités burkinabè à ouvrir une enquête sur cette attaque à Djibo qui pourrait être qualifiée de crime de guerre.

«Les forces de sécurité burkinabées ont apparemment exécuté 31 hommes lors d’une parodie brutale d’opération antiterroriste susceptible de constituer un crime de guerre, et qui risque d’engendrer un nouveau cycle  d’atrocités… Le gouvernement devrait mettre fin aux violations, enquêter de manière approfondie sur ce terrible incident et adopter une stratégie de lutte antiterroriste respectueuse des droits humains.», Corinne Dufka, la directrice pour l’Afrique de l’Ouest de l’ONG Human Right Watch dans un rapport d’enquête. L’Organisation de défense des droits de l’homme a récemment enquête sur les tueries commises dans la localité de Djibo en Burkina Faso. Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme au pays des hommes intègres 31 personnes ont été exécutées par les forces de défenses et de sécurités du pays. Dans son rapport, Human Right Watch émet des doutes sur l’identité de ces personnes présentées comme des terroristes dans le communiqué officiel des autorités burkinabè. Plusieurs témoins interrogés par l’ONG confirment la thèse selon laquelle les individus exécutés le 9 avril dernier à Djibo seraient en réalité des civils appartenant à l’ethnie peule : «Human Rights Watch a mené des entretiens avec 17 personnes ayant connaissance des tueries du 9 avril, dont 12 témoins des arrestations puis de l’enterrement des corps. Les témoins ont établi une liste des victimes, toutes peules, et fourni des cartes indiquant où les hommes ont été exécutés puis inhumés… Selon les habitants, des dizaines de membres des forces de sécurité ont été impliqués dans l’opération du 9 avril, qui a débuté vers 10 heures avec les arrestations, pour s’achever vers 13 h 30, lorsque plusieurs coups de feu ont été entendus. Les victimes ont été interpellées dans plusieurs quartiers ou « secteurs », alors qu’elles étaient en train d’abreuver leur bétail, de marcher ou étaient assises devant leurs domiciles. Ils ont été placés à bord d’un convoi formé d’une dizaine de véhicules militaires, dont des camionnettes, une voiture blindée et des motos.», souligne l’ONG dans son rapport.

Ouvrir une enquête sur les tueries de Djibo

«Les autorités du Burkina Faso devraient enquêter de manière urgente et impartiale sur ce crime de guerre présumé et suspendre les commandants des forces de sécurité impliqués, dans l’attente des conclusions de l’investigation», rapporte la représentante de l’ONG en Afrique de l’ouest. Pour cela, HRW appelle la communauté internationale à mettre la pression sur les autorités burkinabè : «L’Union européenne, la France et les États-Unis devraient faire pression sur le gouvernement pour qu’il mène une enquête crédible et tienne les responsables pour comptables de leurs actes».

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