République Centrafricaine : Bozizé met en garde Touadera sur la révision constitutionnelle

by Kohan Kioshiko

Présidentielle en Centrafrique – A l’approche de la prochaine élection présidentielle en République centrafricaine, un projet de révision constitutionnelle a été déposé au Parlement. L’objectif de cette réforme est de prolonger le mandat en cours du président et des députés élus, dans l’éventualité d’un report du prochain scrutin présidentiel normalement prévu pour fin 2020. Ancien président de la République Centrafricaine, François Bozizé est rentré en décembre dernier.

La République Centrafricaine renoue progressivement avec la paix après plusieurs années d’instabilité politique survenue après le départ de François Bozizé en 2013. Arrivé au pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat, l’ancien dirigeant de la République Centrafricaine a été destitué par les forces de la Seleka en 2013. Après sept années passées en exil, l’ancien dirigeant est revenu en décembre dernier dans son pays. Désormais membre de l’opposition centrafricaine, Bozizé n’a pas manqué d’exprimer son opinion sur la révision constitutionnelle annoncée en RCA par le gouvernement actuel. Craignant un éventuel report de la prochaine présidentielle Centrafricaine, le président Touadera a déposé au parlement un projet de révision constitutionnelle. Cette réforme, si elle est approuvée par l’Assemblée, devrait permettre au président et aux élus de poursuivre leur mandat en cas d’un report du prochain scrutin présidentiel. Dans un entretien exclusif accordé à RFI, l’ancien dirigeant François Bozizé est revenu sur ce projet de révision de la Constitution centrafricaine. L’ex-dirigeant n’a pas manqué de mettre en garde l’actuel dirigeant de la Rca sur les conséquences que pourrait avoir cette révision sur la stabilité politique du pays.

Sur les 140 députés que compte le parlement en République Centrafricaine, 110 ont approuvé le projet de révision constitutionnelle annoncé par le président Touadera. Ce projet suscite une vive controverse depuis des semaines en République Centrafricaine, d’autant plus que le pays renoue progressivement avec une stabilité politique, après plusieurs années passées dans un climat d’instabilité et de violence. Cette révision devrait permettre au président actuel et l’ensemble des élus de poursuivre leur mandat en cas d’un report de la prochaine élection présidentielle prévue pour la fin d’année. Pour de nombreux opposants centrafricains, le pouvoir actuel tenterait de prolonger son mandat à la faveur de la révision constitutionnelle. Dans un entretien accordé à RFI, l’ancien président François Bozizé est revenu sur ce projet qui suscite tant la controverse : «C’est un projet inopportun. Ce projet viole les dispositions de la Constitution centrafricaine et vous vous rappelez (qu’)en ce qui me concerne c’est bien lorsqu’il était question de toucher à la Constitution qui a provoqué mon départ et je n’aimerais pas que cela se répète pour le cas actuel. Le pays a tellement souffert qu’il faut éviter toute sorte de provocation…Non, non, rien n’a été fait à mon époque. C’était une invention de mes adversaires politiques tout simplement. La situation était un peu confuse et le délai se raccourcissait. Et puisque la Constitution était ouverte dans ce cas, effectivement l’Assemblée nationale a été contrainte de voter une loi qui permettait la prolongation du mandat du chef de l’État jusqu’aux prochaines élections et c’est ce qui a été fait…ça va provoquer du bruit. Je demande de la sagesse du chef de l’État pour qu’il réunisse autour de lui les forces vives de la nation pour une solution consensuelle et politique. Je pense que c’est la meilleure voie.», a souligné l’ancien dirigeant dans son entretien accordé à nos confrères de RFI.

Bozizé sous surveillance ?

«Au cours du mois il y a eu des opérations militaires à mon domicile à plusieurs reprises, et c’était effectivement des tentations qui ne semblent pas être justifiées du moment que je ne menace personne, je ne dérange personne. Pourquoi le pouvoir envoie la troupe bien armée venir à hauteur de ma maison, prendre des dispositions de combat. Ce n’est pas normal ça. Une troupe qui tourne autour de votre résidence, ça dit beaucoup de choses. Tout cela prouve bien qu’il y a de mauvaises intentions cachées.», a confié l’ancien dirigeant centrafricain.

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