L’apport du continent africain à la production mondiale de légumineuses est estimé à 20%, malgré le rôle crucial de ces dernières dans l’alimentation des populations, a affirmé vendredi à Dakar, Reda Lebtahi, représentant par intérim de la FAO au Sénégal.
« Les valeurs nutritives des légumineuses sont mal valorisées en Afrique ou mal connues. Ainsi, la production de légumineuses augmente lentement et constitue 20% de la production mondiale. Toutefois, elles jouent un rôle crucial tant dans l’alimentation que dans les systèmes productifs », a dit M. Lebtahi, à l’ouverture de la 12eme édition de la Fenêtre sur l’agriculture.
Organisée par la Fao et l’institut prospective agricole et rurale (IPAR), cette édition porte sur « Les légumineuses : de petites graines pour un défi de grande taille – Quels atouts pour un développement durable des systèmes agricoles et alimentaires au Sénégal ?»
La rencontre se tient dans le cadre de l’« Année Internationale des légumineuses » proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies.
Les légumineuses, a souligné M. Lebtahi, sont comme un « super-aliment » en ce sens qu’elles sont capables de pousser dans des climats extrêmes.
Dans sa présentation, Dr Issa Faye, de l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA) a cité au titre des facteurs bloquants de la production des légumineuses au Sénégal la variabilité spatiale et la variabilité interannuelle, marquées par la baisse de fertilité des sols et le déficit pluviométrique.
« C’est pourquoi, a-t-il souligné, il faut promouvoir la culture des légumineuses qui tirent les autres cultures et lutte contre l’infestation des sols par le Striga. Les légumineuses permettent également de développer un système cultural durable ».
Parlant des valeurs nutritives des légumineuses, il a révélé que le niébé contient entre 24 et 35% de protéines 45 à 46% de lipides, 20% de glucides, sans compter qu’il est riche en vitamines et en sels minéraux.
« Une poignée d’arachide offerte à un enfant, a poursuivi Dr Faye, vaut deux verres de lait, deux œufs, 16 patates douces et trois épis de maïs. Ainsi, les légumineuses peuvent-elles améliorer le statut nutritionnel des populations ».
Pour Mané Hélène Faye Badiane de l’équipe de nutrition de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, le pari n’est pas gagné, surtout en milieu rural où seulement 23,5% des enfants consomment six fois de légumineuses par semaines. Ce faisant, elle a suggéré la poursuite de la communication sur l’intérêt de la consommation des légumineuses.
A travers cette 12ème Fenêtre sur l’agriculture, les organisateurs veulent sensibiliser l’opinion publique et les décideurs sur les atouts biologiques et nutritionnels des légumineuses dans le cadre d’une production vivrière durable, mais également leur appui à la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Pour les participants, il s’agit de favoriser la mise en place de rapprochements dans toute la chaîne de production pour mieux valoriser et exploiter l’intérêt nutritionnel des légumineuses.
Les Fenêtres sur l’agriculture sont des espaces multi-acteurs qui permettent d’échanger sur des thématiques de développement agricole et rural.
Elles regroupent des représentants des ministères techniques et des collectivités locales, des partenaires techniques et financiers, des acteurs de la société civile et de la recherche ainsi que des producteurs.
Source : TE/cat/APA