Dj Arafat, en Côte d’Ivoire comme en Afrique, est plus qu’un homme, plus qu’une star même. Il est tout simplement une marque déposée car, tout ce qu’il touche semble devenir de l’or comme un incroyable alchimiste.
Il doit cette réputation exceptionnelle à son talent qui ne cesse de se réinventer malgré le temps qui passe. Plus de quinze ans de carrière, mais l’homme se maintient solidement à la tête d’un coupé décalé qui ne se distingue plus beaucoup de sa figure emblématique. Plus que de perdre en notoriété avec le temps, il monte en grade pour peut-être atteindre un jour le Saint Graal : l’immortalité dans la musique africaine et ivoirienne.
Comment comprendre un telle artiste ? Répondre à cette question revient assurément à revoir en quelques mots son incroyable parcours.
Dj Arafat, Sao Tao le dictateur, Commandant Zabra, Yôrôbô, voilà quelques pseudonymes empruntés par Arafat Dj pour marquer quelques étapes importantes de sa longue carrière au sommet du coupé décalé et de la musique ivoirienne en général. Il nous revient dans cet article de revoir ensemble les grands moments de sa vie et de sa carrière.
Biographie d’un artiste né
Arafat Dj, de son vrai nom Ange Didier Houon est né le 26 janvier 1986 de parents artistes. En effet son père Pierre Houon dit « Wompi » était un compositeur ivoirien dans les années 1970 et 1980 et sa mère Tina Glamour ou Tina Spencer une artiste chanteuse polémique du fait de ses sortes de « strip tease » sur la scène. C’est dans cet univers fait d’absence parentale, de préjugés et de drogue que le petit Ange Didier grandit, auprès de ses cinq frères et sœur dont Houon Armand Stéphane alias DJ TV3, un artiste qui eut une certaine renommée au début du coupé décalé. Quand le coupé décalé est créé par Douk Saga et ses compagnons de la Jet 7, Arafat était DJ au maquis Shangai à Yopougon là où le producteur Roland le Binguiste repère son talent et le fait entrée en studio. De cette collaboration, en 2003, sortira Hommage à Jonathan, un titre à la mémoire d’un ami décédé, qui rencontrera un large succès.
Des débuts sous le signe de la reconnaissance
Après son succès avec Hommage à Jonathan, Dj Arafat produit un album intitulé Femmes en 2005, mais cet album ne fait pas grand bruit au sein du public. Dans le même temps il effectue deux tournées en France dont la dernière lui se solde par une arrestation par la police française pour expiration de visa. Après deux ans d’absence il revient en 2008 sur la scène musicale ivoirienne avec « Kpangor » en collaboration avec Debordeau Leekunfa. Le duo fera des merveilles et pourtant Arafat et son compère se sépareront pour des querelles intestines. Seul désormais il produit des titres comme « Lebede », « 25-25 arachide » ou « Bouddha ». Le succès qu’il en tire le propulse définitivement au sommet du coupé décalé.
Carrière d’Arafat : Succès et albums
En 2010, Dj Arafat met sur le marché discographique un single intitulé « Gladiator », puis un album incluant les titres « Zoropoto » I et II. Le 13 aout de la même année il réalise un concert en solo, le 1er d’un artiste du coupé décalé. Arafat modernise son coupé décalé et l’adapte à d’autres genres dont l’électro ce qui lui réussit bien. En 2012 il reçoit le grand prix du meilleur artiste africain, une première pour un artiste du coupé décalé. Fort de cette prouesse, il est sollicité par la crème de la musique africaine : le Nigerian Davido, les Togolais Toofan, le Congolais Fally Ipupa. Il va même au-delà de l’Afrique en réalisant une collaboration avec Mokobé. Après ce pas il se fait recruter en mars 2014 par Universal Music Group l’un des plus grands groupes de production mondiale de musique, le 2e artiste ivoirien après Asalfo et les Magic System. Dans le même temps il se fait le protégé du grand rappeur et chanteur Mâitre Gims avec qui il s’essaye à un coupé décalé rap et trap. Aujourd’hui Arafat a été honoré de bien d’autres prix en Afrique et en Côte d’Ivoire où il règne en maître bien que des artistes comme Serge Beynaud lui contestent sa suprématie.
L’envers de la médaille d’un fils prodigue
Malheureusement Arafat DJ ne s’est pas fait un nom que par sa musique. En effet l’artiste a été au cœur de plusieurs scandales et clashs qui ont parfois écorché sa notoriété. En matière de clash le premier fut réalisé en 2008 contre son compagnon de « Kpangor » Debordeau Leekunfa. Ces deux dernières années, mieux récemment, il s’est encore disputé avec ce dernier, manquant parfois d’en venir au drame comme avec l’histoire de « Qui a voulu tirer sur qui ». Outre Debordeau, Arafat a clashé presque tous les artistes : Kedjevara, Dj Mix, Bebi Philippe, Shado Cris mais aussi et surtout son désormais éternel rivale Serge Beynaud. Le dernier clash avec ce dernier remonte au mois de mai dernier avec l’affaire « Kikinette ».