Ce morceau de l’ancienne dauphine de miss Daloa a contribué à donner une certaine importance aux femmes minces dans un continent où les rondeurs avaient droit au chapitre. La Première Dame se positionne de nos jours comme l’une des chanteuses les plus performantes du coupé décalé. Dans ce milieu dominé en grande partie par les hommes, elle a su se faire une certaine place. Celle qui passe aujourd’hui pour la Tina Glamour de la musique féminine ivoirienne n’en a cure de tout ce qui se raconte à son sujet. Ainsi mène-t-elle sa vie comme bon lui semble et tant pis pour les mauvaises langues. En agissant ainsi, Claire Bailly s’attire la foudre de beaucoup de personnes qui voudraient qu’une femme africaine conserve une certaine dignité. Malheureusement, le caractère libertin de sa musique va déteindre sur l’image que le public avait d’elle dès le début. Elle-même assumera cette mauvaise réputation en avouant à demi-mot qu’elle aime choquer. Ses propos ont provoqué un tollé tel que son talent musical est passé au second plan. Désormais, elle serait une femme libertine comme toutes les autres et la musique ne serait qu’une vitrine, un moyen déguisé. Peut-on vraiment penser cela d’une artiste qui a fait ses preuves dans la musique? Doit-on la juger sans réellement la connaître ? Non, l’on en a pas le droit, d’où la nécessité de fouiller un peu plus dans sa vie et dans sa carrière afin de cerner le personnage.
Sommaire :
Claire Bailly avant la célébrité musicale
Bailly Kehoua Claire est née le 10 juin 1984 à Daloa d’un père instituteur, éleveur et planteur et d’une mère ménagère, Zouzouco Agnès. Huitième d’une famille de treize enfants, elle accomplit son parcours scolaire dans la ville voisine d’Issia jusqu’à la classe de première. Ensuite elle revient à Daloa pour y faire la classe de terminale. Mais elle ne reprendra plus le chemin de l’école car obnubilée par d’autres projets. De fait, elle se passionnait pour le mannequinat et l’univers de la mode. C’est ainsi qu’elle se présente au concours de beauté Miss Côte d’Ivoire en 1999. Lors de la présélection à Daloa, elle finit première dauphine. Au début des années 2000, elle part pour l’Europe, précisément en Suisse où sa grande sœur est mariée depuis quelques années. C’est de la Suisse qu’elle rejoindra la France où elle travaille comme Nounou, puis secrétaire dans une maison de sécurité. En France elle fait la connaissance d’un homme avec qui elle se met en couple. Mais ce dernier, animé d’une jalousie convulsive, la fait expulser de France en 2005 après l’avoir dénoncée à la police. Pendant ces années passées en France, Claire Bailly aurait aidé beaucoup de ses compatriotes et se serait fait de nombreuses connaissances dans le milieu du showbiz. C’est là-bas qu’elle a connu par exemple le producteur de musique ivoirien Fadiga de Milano. C’est avec le cœur meurtri qu’elle rentre donc au pays pour y refaire sa vie, mais sans un sous en poche. Elle traîne un temps à Abidjan avant de rendre à Gagnoa pour s’y ressourcer un peu à l’ari de la vie mouvementée d’Abidjan. Elle en revient quelques temps après sans savoir vraiment quoi faire de sa vie. C’est dans ces circonstances qu’elle reçoit une aide de Mr Mohamed Salamé, le DG de Koz un opérateur de téléphonie qui, depuis, a mis les clés sous la porte. Avec les 500.000 Francs qu’on lui remet en 2008, l’objectif était de faire du commerce. Mais l’artiste préféra investir dans un autre domaine, qu’elle juge bien plus prometteur : la musique. Au regard de sa situation actuelle, l’on peut dire qu’elle a eu le nez creux. Son audace a payé car le morceau qu’elle a financé « Bobarafitini » est un tube à l’époque. Voilà que la douleur d’avoir été rapatriée dans son pays se transforme en joie immense. C’est un retour gagnant pour celle qui a été ramenée de France comme une bonne à rien. Le pays tout entier lui décerne le titre de reine du coupé décalé.
Premiers succès dans la musique
Le succès de Claire Bally a débuté avec le titre « Bobarafitini » un concept qui tranchait avec la mode d’alors. En ce temps-là un concept faisait fureur dans la capitale ivoirienne. Il s’agissait du « Bobaraba » (« gros postérieur » ou « grosses fesses » en langue dioula), une résurgence du Mapouka des années 1999 et 2000 dont le groupe Nigui Saff K Dance fut l’apôtre. On glorifiait les formes généreuses, signes extérieures de beauté africaine. L’un des morceaux phares de cette époque fut incontestablement le titre « Bobaraba » de Dj Elown featuring DJ Mix. Claire Bailly a l’ingénieuse idée de leur apporter un contrepied parfait en sortant le morceau « Bobarafitini » en 2008. « Bobarafitini », qui veut dire en langue dioula « petites fesses », fait l’apologie des femmes minces, sveltes. Le morceau récolte un succès phénoménal car il est original et permet à de nombreuses filles de sortir de leur complexe. Grâce à cette chanson, Claire Bally s’imposa comme la Première Dame du coupé décalé féminin alors dominé par des chanteuses comme Tata Keny et sa « Festiboulance ». Sa forme de miss captive et quand elle danse son « Bobarafitini » c’est la ferveur dans la foule. Sa fameuse phrase « A connait pas à demander » devient un refrain chez les jeunes filles de la capitale, une façon de signifier leur importance ignorée des hommes. Jusqu’à présent ce morceau qui l’a révélée, passe pour son plus gros tube. Quand on veut parler d’elle on n’évoque plus que la femme aux petites formes qui cognent très fort. Dieu seul sait combien d’hommes ont salivé lors de ses différentes prestations.
La confirmation de son talent
Après le succès de « Bobarafitini », elle continue son œuvre en sortant d’autres merveilles musicales. Dans la foulée elle met sur le marché discographique des singles qui contribueront à assoir davantage sa notoriété et à lui donner une avance sur ses concurrentes immédiates. Parmi les singles qu’elle sortira ensuite nous retrouvons « Qui a dit », « Domolo décalé », « Loumouka », « Vas-y », « Eza renseignement », « On ne sait jamais », « Reinta Fouinta », « Avancer ». La liste n’est pas exhaustive surtout si on y ajoute les collaborations et non des moindres. Nous avons « J’aime ça » avec le groupe togolais Toofan, « Moulobey » avec Molare DJ, « ça ira » avec Stellair, « Comme ceci danse » ou « Tiens ça » avec Arafat DJ. Toutes ces chansons font d’elle la baronne du coupé décalé, une baronne incontestée d’ailleurs jusqu’à une certaine année avec l’arrivée d’une nouvelle vague. En 2012, elle est nominée aux Kora Awars dans la catégorie des meilleures artistes ivoiriens féminins de l’année. C’est une reconnaissance qui lui ouvre beaucoup d’autres portes dans la vie. La Première Dame est invitée à prester dans d’importantes émissions musicales comme Tempo ou Clash Musical sur la RTI. De même, elle effectue quelques tournées à l’intérieur du pays et en Europe à l’invitation des communautés ivoiriennes. Régulièrement, la baronne du coupé décalé se signale lors des bals de fin d’années ou à l’occasion des fêtes populaires comme le Popo Carnaval à Bonoua en 2015. Mais c’est dans les bars et les discothèques que la chanteuse fait la plus part de ses apparitions. Dans les discothèques, elle étale son talent vocal et « tue » le public avec ses danses très sexy. C’est dans ce milieu qu’elle fait de nombreuses rencontres, notamment des stars et des personnages publiques de premier rang. Ceux-ci ne restent pas indifférents à son charme et à ses jeux de reins. Si elle a régné pendant longtemps sur le coupé décalé féminin, aujourd’hui son trône est sérieusement contesté par une nouvelle génération. La principale rivale à ce jour est l’artiste Vitale qui lui a ravi le titre de Meilleure artiste féminin du coupé décalé en 2017. S’étant mise un peu en retrait il y a quelques mois, les rumeurs ont vite fait de dire qu’elle était enceinte. Ses robes amples et ses rondeurs en seraient les preuves évidentes.
Les scandales de Claire Bailly
La carrière ce Claire Bailly c’est aussi, hélas, ses nombreux scandales sexuels. Depuis ses premiers morceaux, l’artiste s’est inscrite dans un style provocateur. Devenue actrice sur les bords, elle multiplie les gestes et les tenues dits licencieux. Dès son premier morceau « Bobarafitini » elle a été accusée de faire du coupé décalé « dedja » un terme qui rappelle un autre groupe de chanteuses de la fin des années 1999. Il s’agit des Tueuses qui faisaient le « Mapouka dedja » (une sorte de strip tease musical). En 2012, parait son morceau « Tiens ça » qui fera couler beaucoup d’encre. Dans cette chanson, en effet, elle affirme entre autres : « Tu veux tu veux pas tu vas prendre, donc tiens » à propos des footballeurs Max Gradel, Salomon Kalou et Seydou Doumbia. A l’époque on l’accusait d’offrir ses services aux footballeurs qui rentraient au pays à la trêve. Malgré la phrase de conclusion qui fait un clin d’œil à Dieu, « Tiens ça » est perçu comme la propagande de la débauche sexuelle. Ainsi, elle passait pour une femme de reconfort. En 2017, la chanteuse est aperçue à une soirée dans une tenue presque transparente. Sa robe noire très filée, laissait clairement voir ses seins. Cette attitude n’a pas plu aux internautes qui ont traité la chanteuse de dévergondée. Ses détracteurs ont alors estimé qu’elle ne faisait pas de la musique, la propagande de la dépravation sexuelle. Si elle rejette en bloc les accusations de dépravations en nudité, la chanteuse assume, cependant, pleinement son côté sexy. A propos des fentes impressionnantes de ses robes, un journaliste lui demandent : « Ne penses-tu pas que cela puisse provoquer les personnes sensibles ? ». Celle-ci répond de façon laconique : « ça je suis d’accord, mais ainsi va la vie ! ». Choquer pour plaire, voilà peut-être son slogan et aux critiques elle répond par un morceau dans lequel elle dit : « Vas-y, tu veux critiquer vas-y… », une façon de dire qu’elle en a cure des médisances.
Vie privée de l’artiste
L’artiste Claire Bailly traine une réputation semblable à celle qu’avait traînée, en son temps, Tina Glamour, la mère de DJ Arafat. La fameuse interprète de « Bobarafitini » est affublée de tous les sobriquets qu’on puisse imaginer dans le milieu du showbiz. Beaucoup de personnes pensaient qu’elle ne trouverait plus de mari car personne ne voyait un homme supporter la vie qu’elle mène. Pourtant, en 2012, elle rencontre le grand amour, en la personne d’Onifadé Bamilédé, un homme d’affaires et politicien Nigérian. Malheureusement, le mariage n’aura duré que dix mois, le temps pour l’homme de se rendre compte qu’ils n’étaient pas faite pour pour vivre ensemble. La plus part de ses proches l’avaient prévenu que la relation ne durerait pas. Mais, aveuglé par l’amour qu’il portait pour la Première Dame du Coupé Décalé, il n’aurait pas vu venir les choses. « Elle confond l’amour, le respect et l’attention que je lui ai donnés avec la stupidité. Je lui ai donné beaucoup d’amour et de l’attention et en retour elle a pris cela pour de la stupidité. J’ai appelé des gens pour lui donner des conseils, le pasteur de son église peut témoigner. », avait confié le Nigérian. De fait, les responsables de son église auraient intercédé en faveur de Claire Bailly, mais celle-ci n’aurait pas changé d’attitude. Elle aurait continué de découcher et de se comporter comme une femme célibataire malgré tout le confort que son mari lui aurait donné. C’est tout naturellement que le divorce est survenu, donnant raison à tous ceux qui pensaient qu’elle n’était pas faite pour le mariage. En dehors de ce bref épisode de vie de couple, la Première Dame a eu quelques relations amoureuses qui n’ont débouché sur rien. Certaines n’ont jamais été confirmées par elle, malgré les photos et les vidéos qui montraient l’évidence. Ainsi, on lui attribue des relations avec le footballeur international Max Gradel ou encore l’artiste Arafat DJ qui serait la vraie cause de son divorce d’avec l’homme d’affaires nigérian. Ce dernier aurait été en couple avec elle dans les années 2014 et 2015. Des photos de leurs idylles ont circulé à l’époque et on pouvait y voir les deux tourtereaux s’embrasser. A ces relations plus ou moins officielles, il faut ajouter d’autres qui doivent être prises pour rumeurs quoique de sérieux doutes persistent. Il s’agit par exemple de son aventure avec Bancé Aristide le footballeur international Burkinabé, ex sociétaire de l’ASEC d’Abidjan. En juillet dernier, de rumeurs disaient même qu’elle était enceinte de ce dernier. En juillet 2017, elle avait apporté un démenti formelle à sa grossesse en affirmant sur Trace 2 Babi :
« Je ne suis pas enceinte. Ne vous fiez pas à tout ce que vous pouvez entendre me concernant, car malheureusement la plus part du temps ce sont des fausses allégations… ».
Malgré ces éclaircissements, les internautes attendent toujours de voir ce qu’il en est vraiment. Avec Bance Aristide qui rejette la paternité de la supposée grossesse, le public pense s’acheminer vers un scenario à la Serey Dié/ Josey Priscille.
Sa rivalité avec Vitale
Claire Bailly, la Première Dame du Coupé Décalé, entretiendrait une querelle de longue date avec celle qu’on présente comme sa plus grande rivale. Il s’agit de Vitale, aussi connue sous le pseudonyme de la « Beyonce » du Coupé décalé. L’on ne sait pas vraiment quand ni comment cette rivalité a commencé. De prime abord, l’on pourrait invoquer des questions de leadership au sein du coupé décalé féminin. De fait, Vitale est l’artiste féminin qui conteste le plus, musicalement parlant, la suprématie de Claire Bailly. En octobre dernier d’ailleurs, elle avait décroché avec succès le titre de « Meilleur artiste féminin » aux Awards du Coupé décalé 2017. Cependant, certains indices conduisent vers une autre piste que celle de la rivalité musicale. En 2015, un conflit amoureux aurait opposé les deux icones du coupé décalé féminin. Selon des sources bien introduites dans le showbiz, Kanté Farot, le manager de Claire Bailly à l’époque, aurait eu une aventure amoureuse avec Vitale alors qu’il entretiendrait une autre avec Claire Bailly. Dès lors les deux femmes seraient devenues des rivales en musique et en amour à la fois. Claire Bally éviterait constamment d’être vue en compagnie de Vitale. Cette dernière confiera pourtant que le mal est plus profond.
« Depuis 2011 jusqu’à maintenant je ne comprends pas son attitude vis-à-vis de moi. Je l’appelle régulièrement au téléphone ; toujours des appels manqués, mais elle n’a jamais songé à me rappeler. Souvent je lui envoie des SMS, elle ne répond pas. Je lui ai aussi envoyé une demande d’amitié sur Facebook. Depuis, elle n’a jamais accepté ma demande. »,
s’était-elle plainte lors d’une interview en novembre 2017. Pourtant, poursuit-elle, c’est Kanté Farot qui l’a recommandée auprès de Claire Bally en disant à celle-ci: « Voici ta jeune sœur, je bosserai avec elle désormais. N’hésite pas à lui donner un coup de main chaque fois que tu peux. » De ce fait, doit-on voir dans leur rivalité, une jalousie de la part de Claire Bailly. La Première Dame n’a jamais vraiment voulu s’expliquer sur cette affaire.