Après dix ans d’exercice, Koaci est devenu l’un des sites internet les plus importants sinon d’Afrique du moins d’Afrique francophone, en matière de titrologie. Toujours au cœur du continent et de l’actualité africaine du jour, Koaci.com a su se créer une audience qui n’a rien à envier aux grands groupes européens de communication tels que TV5 Monde ou RFI.
Koaci est journal en ligne d’actualités ivoirienne dont le siège se trouve à Abidjan, la capitale de Côte ‘Ivoire, est aussi présent dans dix pays d’Afrique francophone. Son ossature est faite de plusieurs rubriques constituées en thèmes dont l’actualité, le sport, l’économie, la santé et la culture. L’un de ses points forts est incontestablement sa capacité à délivrer des informations en temps réel même celles des zones les plus reculées. Cet effort constant de ses équipes sur le terrain lui donne une avance certaine sur ses concurrents ironiquement qualifié d’agrégateur de contenus. Le revers de la médaille d’une telle popularité c’est qu’au niveau des rapports avec les pouvoirs publics, c’est la tension. Constamment à l’origine des scoops et des scandales, Koaci.com s’est créé, malgré lui, l’animosité des décideurs, particulièrement des politiciens. Dérangeant, impertinent et parfois trop bavard, les responsables du site ont dû faire face à des attaques et des actions judiciaires. C’est dans cet ordre que son fondateur, Laurent Despas, a été écroué par la justice ivoirienne pour avoir contribué à contredire le Chef de l’Etat, Alassane Ouattara.
Sommaire :
Historique du site internet
Organisation de Koaci
Architecture du site
Audiences et popularité de Koaci
Affaires judiciaires et démêlés avec les pouvoirs politiques
Historique du site internet
Koaci.com est un média indépendant né en 2008 de la volonté d’un journaliste français, Laurent Despas, de délivrer une information juste et indépendante. Laurent Despas est un ancien collaborateur de TF1 et de France 2 passé par la pige à ses débuts. Né en 1977 à Fougères en France, Laurent Despas fréquente plusieurs établissements scolaires en Bretagne avant de se consacrer au journalisme au début des années 1990. Ainsi, il effectue, en 1995, un stage en tant que pigiste à RFO, dans l’Ile de la Réunion où il s’était établi depuis peu. En 1998, il retourne en France où il rentre à TF1 en tant qu’opérateur du son. En 2000 il est recruté par la chaîne commerciale privée M6, l’une des plus importantes de France, au titre d’ingénieur du son. Par la suite il collabore avec d’autres médias intervient sur plusieurs autres comme RFI, France 2, RMC ou Ouest France en tant que spécialiste de l’actualité socio-politique en Afrique de l’ouest. C’est en 2008 qu’il fonde Koaci.com avec la volonté de donner naissance à un site internet indépendant et panafricain. Contrairement aux médias traditionnels, Laurent Despas voulait un site qui traite de l’Afrique à partir de l’Afrique. Au début, Koaci est établi entre Abidjan et Libreville puis implante définitivement son siège dans la capitale ivoirienne. Au début Koaci.com est un petit site noyé dans la masse mouvante des médias s’intéressant à l’Afrique. Après la crise post-électorale 2010 en Côte d’Ivoire, fort de son expérience sur le terrain, Koaci s’installe confortablement comme l’une des sources sures de l’information africaine. C’est donc tout naturellement que son fondateur Laurent Despas est passé pour un spécialiste des questions africaines.
Organisation de Koaci
Malgré son ampleur en Afrique francophone, Koaci n’est pas pour autant un média avec une grosse équipe à l’instar de RFI ou de TV5 Monde. Fondé par un seul homme, le site web ne pouvait raisonnablement pas avoir une rédaction tout aussi importante que celle de ses devanciers français. Pour toute équipe, Koaci.com compte 19 journalistes repartis dans 11 pays d’Afrique francophone dont la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Burkina Faso, le Mali, le Bénin, le Cameroun, le Togo et le Gabon. Outre ses 19 journalistes de la rédaction de Koaci, il existe de petites mains qui effectuent le travail sur le terrain. Ce sont des relais établis dans plusieurs villes du pays, comme en Côte d’Ivoire. Le site travaille en collaboration avec plusieurs correspondants qui semblent être toujours au bon endroit et au bon moment. Quelques rédacteurs de Koaci en Côte d’Ivoire sont les dénommés Donatien Kautcha, Casimir Boh et Wassimagnon.
Architecture du site
Le slogan de Koaci.com est « Koaci, l’info au cœur de l’Afrique » et son logo est caractérisé par un point d’interrogation. Ses couleurs prédominantes sont le violet et le gris et quelques fois le vert clair pour les liens cliquables. Au niveau de la structure du site, Koaci.com est bâti comme la plus part des sites d’information avec la spécificité qu’il est aussi organisé par pays. La plateforme offre, pour chacun des dix pays où il est installé, deux Une distinctes. A gauche celle du pays en question et à d’autres celle de l’Afrique. Ces Unes sont associées à de petites images qui renvoient à des articles inscrits dans le menu déroulant. Au bas de cette couverture générale il y a un tableau panoramique des articles du pays hôte, puis en dessous un tableau des autres pays. Au niveau de ce tableau récapitulatif des articles du jour, nous retrouvons toutes les rubriques que sont la politique, la société, le sport, l’économie, la culture, la technologie, la tribune, l’évènementiel et la santé. Entre ces sections, une partie Musique fait la publicité des artistes locaux, c’est ce qu’il convient d’appeler Koaci vidéo. Une autre colonne de la page, celle de droite, est dédiée à la publicité et aux annonces. Les thèmes abordés plus haut, se retrouvent aussi au-dessus du menu déroulant des Unes du site. Le site d’actualité africaine panafricain jouit d’une communauté d’internautes qui peuvent commenter, à loisir, au bas de chaque article sans toutefois avoir la possibilité de répondre directement à un autre internaute ou faire appel à son nom. Le fait que l’on ne puisse pas interagir directement entre internautes est sans doute l’une des faiblesses de Koaci. Peut-être que le site a préféré cette façon de commenter pour éviter certaines inconvénients. Enfin, Koaci comprend une autre section consacrée aux jeux vidéo pour divertir ses visiteurs et ses abonnés. C’est sans doute ce caractère à la fois utile et ludique qui fait la notoriété de Koaci dans toute l’Afrique francophone.
Audiences et popularité de Koaci
L’information en ligne en Afrique est un milieu très concurrentiel, particulièrement depuis quelques années. Avec l’essor d’internet en Afrique, les sites sont de plus en plus nombreux sur la toile. Les plus importants d’Afrique sont, incontestablement ceux des pays de grandes démographies comme le Nigeria, l’Egypte et l’Afrique du sud. Au niveau de l’Afrique Francophone la concurrence est également rude, mais Koaci.com a réussi, en 2016, à se hisser dans le top 20 des sites internet les plus visités. Il est devancé par des sites de références comme Jeuneafrique.com (1er), Afrik.com (4e), Libreafrique.org (6e), Afrikipresse.fr (12e) et Afrique-sur7.fr. En Côte d’Ivoire Koaci.com est le 2e site d’actualités en nombre de visiteurs derrière Abidjan.net et la 8e plateforme la plus visitée du web ivoirien. Koaci est également très actif sur Facebook, notamment au travers du compte d’Alexandra Touré Touré. Avec Koaci Facebook et Koaci.com, le site s’est imposé en Côte d’Ivoire comme une référence Des informations en temps réel, l’exclusivité au niveau des scoops et la chasse aux sujets à scandales lui donnent une longueur d’avance confortable. Cette particularité lui vaut souvent l’inimité des pouvoirs politiques et des dirigeants locaux.
Affaires judiciaires et démêlés avec les pouvoirs politiques
Les ennuis de Koaci avec l’Etat de Côte d’Ivoire ont commencé lors de la crise post-électorale. A une époque où le sort de Guy André Kieffer était encore vivace dans les esprits, Laurent Despas a eu assez de courage pour bâtir un site internet indépendant dans un pays divisé en deux opinions. C’est donc normalement qu’il s’est retrouvé dans le viseur du pouvoir d’alors. Pendant de la crise post-électorale de 2010 et 2011, il est plusieurs fois enlevé par des hommes de main du régime Gbagbo. D’abord il est violenté par des éléments de la FESCI, un syndicat proche de Laurent Gbagbo, le 19 novembre 2010, dans l’entre-deux tours. Le 15 mars 2011, c’est au tour d’un groupe d’autodéfense pro-Gbagbo, GPP, de l’interpeller et de le rudoyer. Une semaine plus tard, le 23 mars, il est à nouveau arrêté par la garde républicaine puis emmené dans les geôles du palais présentiel pour être interrogé. Il y aurait échappé à la mort n’eut été l’intervention de Sylvain Miaka Ouréto, secrétaire général du FPI à cette époque. L’on le soupçonnait alors d’être un agent secret de la France et du candidat Alassane Ouattara. Sous le président Ouattara, Laurent Despas connaitra une autre mésaventure, cette fois judiciaire. En 2016, il est arrêté avec Michel Gbagbo, le fils de l’ancien président, puis jugé quelques temps après. Les deux hommes sont condamnés à six mois de prison pour avoir contredit le Chef de l’Etat ivoirien Alassane Dramane Ouattara. Concrètement Koaci est accusé d’avoir relayé une interview de Michel Gbagbo dans laquelle il a soutenu qu’en Côte d’Ivoire il y a bel et bien des prisonniers politiques alors que, quelques jours plus tôt, Alassane Ouattara avait dit le contraire lors d’un entretien sur France 24. De plus en plus, Koaci est soupçonné de « travailler » pour le président de l’Assemblée Nationale, Guillaume Soro. Leurs articles encenseraient constamment ce dernier aux dépens du pouvoir en place.