Burkina : après le vote le suspens

Fatou Touré

Deux candidats parmi les prétendants au fauteuil présidentiel seraient favoris

Après l’historique journée du vote pour le Burkina, l’heure est maintenant au suspens. Qui sera le futur homme fort du pays ? Deux figures de l’opposition font office de grands favoris et l’un d’eux pourrait même devenir le premier chef d’état civil du pays après plus de 27 ans de règne militaire. Environ 5,5 millions d’électeurs étaient appelés pour le choix de l’alternance dont le taux de participation dépasse la barre des 70% selon les premières estimations. Les regards sont désormais tournés vers la Ceni pour connaître les résultats provisoires. Pour l’heure, les candidats sont tous gagnés par le suspens avant la proclamation des résultats partiels qui seront connus à partir de ce lundi 30 novembre.

 

Quel candidat pressenti pour succéder à Blaise ?

Au regard des profils des différents candidats, 2 des 14 prétendants au fauteuil présidentiel burkinabé  se démarquent du lot. Il s’agit de deux anciens ministres du régime Compaoré : Roch Marc Christian Kaboré du MPP et Zéphirin Diabré de l’UPC. Christian Kaboré a occupé divers postes ministériels sous le régime Blaise dont l’importante fonction de premier ministre. Et certains observateurs estiment qu’il pourrait l’emporter dès le premier tour car il dispose d’une forte coalition composée de plusieurs partis politiques du pays. Zéphirin Diabré est l’un des principaux opposants au régime Blaise. Il était en tête de la protestation contre la modification des textes du pays. Mais son appartenance ethnique pourrait bien lui être quelque préjudiciable.

 

Une grande mobilisation de la population

Le scrutin présidentiel du 29 novembre a enregistré un taux de participation supérieur à 70% avec plus de 5 millions d’électeurs présents sur la liste. Un chiffre exceptionnel si on s’en tient au taux de participation du scrutin de 2010 estimé à 54,9 avec 3,2 millions d’inscrits. Ce grand engouement exprime toute la volonté des citoyens à tourner dos au régime militaire et d’aspirer au changement.

 

Un dispositif sécuritaire pour d’ampleur pour le vote

Ce scrutin représente pour le pays un enjeu majeur pour une sortie de crise. A cette occasion, un dispositif de sécurité piloté par le commandant Somda Evrard. Au cours d’une conférence de presse, il a évoqué le déploiement massif de 25.000 agents de forces de l’ordre pour assurer le bon déroulement du scrutin dans les quelques 17.000 bureaux de vote. A chaque province sera assigné un poste de commandement. Et ce sont au total 45 postes qui ont été déployés sur l’étendue du territoire pour veiller au bon déroulement du vote.

Quelques incidents mineurs constatés

La coordination  de  la société civile réunie au sein de la Codel a fait savoir par la voix de son président qu’aucun trouble  de nature à entacher la crédibilité des résultats n’a été constaté sur le terrain. Les quelques 5000 observateurs de la société civile ont fait état de quelques incidents mineurs liés au retard des commissaires de bureau, ou des déficiences en matériel de vote. Même constat fait pour les 120 observateurs de l’union européenne.

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