L’enjeu d’une possible sortie de crise pour remettre le pays sur les rails du développement ?
Le scrutin présidentiel du 29 novembre au Burkina représente un véritable enjeu pour la sortie de crise. Face au climat de violence qui y régnait depuis le soulèvement populaire sanctionné par la chute de Blaise Compaoré, la communauté internationale s’est très vite saisie du problème afin d’éviter au pays de sombrer dans le chaos. A cette occasion, un président de transition a été nommé avec pour objectif principal d’organiser des élections libres et transparentes suivant un calendrier bien défini. Mais cette tentative a vite été fragilisée par un coup d’état orchestré en septembre dernier par la garde présidentielle. Sur pression des organismes internationaux, le chef de la transition a été aussitôt rétabli dans ses fonctions pour poursuivre à terme l’exécution de sa mission.
Dans quel climat se tiendra le vote ?
La population et l’ensemble des acteurs politiques, tout comme les institutions internationales attendent beaucoup de ce scrutin. Ce sera probablement un grand pas vers la stabilité politique économique et sociale. Mais les conditions sécuritaires actuelles du pays laissent planer largement le doute sur le bon déroulement du vote qui aura lieu très prochainement. Les burkinabés sont partagés entre incertitude et espoir d’un avenir meilleur. Mais pour l’heure, les 14 candidats officiellement reconnus pour se disputer la magistrature suprême se préparent à séduire l’électorat.
Des Favoris à cette élection ?
Sur la liste des 14 prétendants qui se donneront rendez le 29 novembre prochain, certaines figures politiques font déjà offices de favoris pour la course à la présidence. Il s’agit de Roch Marc Christian Kaboré du Mouvement du peuple pour le Progrès (MPP) et de Zéphirin Diabré de l’Union pour le Progrès et le Changement (UPC). Tous deux issus de l’opposition, ils réunissent à eux-seuls une grande majorité des intentions de vote.
Les défis qui attendent le nouveau président
L’un des dossiers les plus brulants en dehors des élections est lié à l’assassinat de l’ex-président Thomas Sankara. Longtemps accusé par la famille du défunt président et aussi par une partie de la population d’avoir commandité l’assassinat de Sankara, l’enquête ouverte depuis des années n’avait véritablement pas été satisfaisante pour l’épouse de l’ancien chef d’état tué pendant l’exercice de ses fonctions. Depuis le soulèvement populaire ayant entraîné le départ de Blaise Compaoré, cette affaire d’assassinat a refait surface. Les partisans du camp Campaoré dénoncent une véritable chasse aux sorcières lancées contre eux et craignent d’être sous la menace d’éventuelles poursuites à l’issue de ce scrutin. Il y a un de quoi craindre une recrudescence de la violence quand on sait que des hommes fidèles à Compaoré sont encore présents dans les rangs de l’armée. Le défi du nouveau président burkinabè qui sera élu à l’issue de ce scrutin se présente comme une mission de longue haleine. Il devra être capable d’assouvir le désir de justice tant voulu par la population sans mettre en péril l’unité et l’intégrité du pays.