Le conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine craint un génocide
L’UA, au cours de sa réunion extraordinaire du vendredi 18 décembre à Addis-Abeba s’est prononcé en faveur du déploiement d’un contingent militaire au Burundi. Au total, 5000 soldats seront envoyés d’urgence sur le territoire burundais en vue d’empêcher « la détérioration de la situation sécuritaire » qui es tombé à un seuil alarmant suite aux récents affrontements entre pouvoir en place et rebelles dans la journée du vendredi 11 décembre. Ces combats avaient fait près d’une centaine de morts et par la même occasion incité la communauté internationale à tirer la sonnette d’alarme sur l’embrasement du conflit burundais. Pour l’instant, l’union africaine est dans l’attente de la confirmation de sa décision par les autorités du pays.
La position des autorités burundaises concernant l’envoi des troupes
Ce lundi 21 décembre les parlementaires du pays se réunissent pour pencher sur la question du déploiement des forces étrangères. L’ultimatum donné par le conseil de paix et de sécurité de l’UA expire après 96 heures. Mais avant même que les autorités burundaises se prononcent pour ou contre la décision de la communauté internationale, l’une des voix officielles du pouvoir en place désapprouve d’emblée la mesure. Il s’agit de Karerwa Ndenzako, vice porte-parole de la présidence qui, mesurant ses propos, se dit à titre personnel opposé à l’envoi des 5000 troupes. Selon lui, la situation politique n’est pas si alarmante que tenterait de le faire croire certains observateurs. Les autorités du pays pourraient adopter la même ligne de conduite et rejeter ainsi la proposition de l’UA. Mais l’organisation africaine peut, malgré l’opposition du Burundi, effectuer l’envoi de ses forces.
De quelle marge de manœuvre dispose l’Union Africaine ?
Même contre un refus officiel du Burundi, l’organisation peut tout de même procéder au déploiement de son contingent armé. Le vote des deux tiers des états membres suffirait largement pour permettre à l’Union d’imposer sa volonté aux autorités burundaises. Mais il faudra attendre d’abord l’expiration de l’ultimatum de 4 jours avant d’aviser cette mesure quelque peu contraignante. A travers cette force, la communauté internationale se donne pour mission essentielle d’assurer « la protection des civils en danger ». Le dialogue national censé résoudre le conflit burundais par des moyens pacifiques n’est plus sur la table des options. Parti au pouvoir et opposition armée sont apparemment résolues à mettre un terme à ce conflit par l’usage de la violence. La reprise du dialogue national entre les protagonistes figure également au nombre des missions de l’organisation. Cependant, la marge de manœuvre de la communauté internationale reste encore faible, surtout que celle-ci souhaite épargner à ce pays de sombrer dans le génocide qui a frappé le Rwanda voisin en 1994.