Violences meurtrières au Burundi

by Kan Frédéric

La crise politique qui secoue le pays vire au carnage

Le Burundi est en proie à des violences meurtrières depuis la réélection au mois de juillet dernier de Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat contesté par la population. Cette crise politique a franchi un seuil culminant la semaine dernière après l’attaque de trois bases de l’armée par des groupes d’insurgés le vendredi 11 décembre. La riposte du gouvernement burundais ne s’est pas fait attendre et les combats entre les forces belligérantes se sont poursuivis toute la nuit du vendredi. Les premières estimations font état de 90 personnes tuées au cours de ces affrontements parmi lesquelles on dénombre 79 insurgés selon le gouvernement. Avec l’escalade de la violence qui ne connaît aucune limite, tout semble indiquer le pays vire progressivement à la guerre civile depuis la violation de la constitution, une tendance qui gagne du terrain en Afrique.

Bujumbura, théâtre des affrontements

La capitale burundaise est au centre des combats entre le pouvoir en place et la branche armée rebelle. Après les affrontements sans précédents du 11 décembre, des dizaines de cadavres jonchaient les rues de la capitale, plus précisément dans le quartier de Nyakabiga dans la matinée du samedi. C’est l’un plus grands foyers de contestation au troisième mandat du président Nkurunziza. Plus de 150 jeunes sont en détention dans les locaux de l’armée, accusés par le régime en place d’être à la solde des ennemis du pays.

L’échec de la médiation ougandaise

Le chef de l’état ougandais préside depuis des mois une commission chargée de relancer le dialogue entre les forces loyalistes et rebelles du Burundi en vue d’un dénouement pacifique de la crise qui dure depuis plus de 7 mois. Le lourd bilan en vies humaines causé par les affrontements souligne quelque peu l’échec de la médiation conduite par Yoweri Museveni. Ce qui serait qualifié d’échec de la négociation résulte de l’insatisfaction des conditions posées par le président ougandais. Parmi ses exigences, ce dernier réclamait la somme de 2,5 millions de dollars pour organiser la médiation.

Les actions mises en place par la communauté internationale

L’engagement des institutions internationales dans la résolution du conflit n’a pas été effectif. Aucune action d’envergure n’a été mise en place pour freiner l’escalade de la violence. A la suite des récents affrontements qui ont fait environ une centaine de morts, la communauté internationale a exigé une enquête d’urgence pour faire toute la lumière sur les faits. Elle a aussi appelé toutes les parties engagées dans le conflit à renouer avec le dialogue. Une réunion est prévue le jeudi 18 décembre sur le conflit burundais. Au regard des tensions qui semblent gagner en intensité au  fil des jours, une présence militaire de l’Onu s’impose pour protéger la population civile contre ce carnage. Pour l’heure, l’Union européenne envisage d’octroyer une aide financière de 300.000 euros pour aider le pays.

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