Le mariage est un sacrément religieux et aussi un fondement social très fort dans les sociétés africaines.
C’est pourquoi, en Afrique, il est l’affaire de tous. C’est l’union de deux communautés avant d’être celui de deux êtres. C’est pour cela que tout le monde s’implique pour sa réussite car il préfigure l’avenir du couple. Dans ces instants, la tradition prend tout son sens quel que soit les inconvénients qui peuvent en résulter. La jeune mariée sénégalaise connait très bien ces désagréments.
Les jeunes filles sénégalaises ont sept bonnes raisons de détester le mariage traditionnel sénégalais. En effet, au cours de ce mariage elles sont confrontées à divers traitements. Elles deviennent corde à sauter, œuvres d’exposition voire des « bonnes » de circonstances. Vraiment affaire de foyer ce n’est pas facile ! Jugez-en vous-mêmes !
Le mari kidnappe sa dulcinée
Le cauchemar de la nouvelle mariée pour le mariage traditionnel sénégalais commence le jour où les yeux de son homme se sont pointés sur elle. Selon la tradition, peul entre autre, l’homme devrait enlever sa bien-aimée et l’emporter loin de ses parents. Cet acte chevaleresque est une alternative au consentement explicite des parents de la jeune fille. L’amoureux arrive sur son fidèle destrier, il galope, galope puis saute la clôture. D’une seule main, fort comme un Goliath, il la porte sur son cheval et repart aussi rapidement qu’il est venu. Au passage il laisse une note à l’endroit de son beau-père : « Si tu tiens à revoir ta fille, offre moi dix bœufs pour mon élevage dans le Fouta ».
Tout le monde joue à la corde à sauter en se servant d’elle
Chez les bambaras du Sénégal, le mariage est l’occasion pour, les femmes, de retrouver les jeux qui ont marqué leur enfance. Parmi ces jeux de l’époque « d’avant avant » figure la corde à sauter. La nouvelle épouse est mise dans une chambre puis les femmes de sa belle-famille lui sautent par-dessus. Elles s’enferment et cela peut durer des heures car les occasions sont rares de revivre le passé. Tantes, cousines, sœurs et même grand-mères s’y adonnent à cœur-joie. L’on affirme que c’est pour montrer à la nouvelle venue qu’elle ne maîtrisait pas la corde à sauter plus que ses belles-sœurs.
Elle devient l’objet de « gâte-gâte »
Lors de la cérémonie de mariage, l’épouse est sommée de porter un tissu en voile sur la tête et de passer devant une assemblée formée de ses beaux-pères. Ces derniers sont assis comme des jurys pendant les concours miss. L’œil perspicace et plus que jamais grand critique artistique, chaque homme apprécie sa nouvelle « femme ». C’est le moment de faire le jeu d’insultes qu’on appelle « Gâte-gâte ». Ah c’est la séance préférence de ceux qui aimaient ce jeu dans leur enfance.
Elle doit prouver ses talents de « Fanico »
« L’homme noir est trop méchant ». Comme les parents du beau savent que leur fils va bientôt se marier, ils ont pris le soin de collectionner leurs vêtements sales. Depuis trois mois, ils ne lavent plus leurs habits. En effet, chez les Diola, la tradition veut que la nouvelle mariée soit accueillie avec un gros lot de linge. Cette manœuvre a pour but de tester la nouvelle petite « femme » pour voir si elle pourra tenir son foyer. Du petit Bouba à grand-père Sagna en passant par cousine Adjaratou, tout le monde vient déposer ses habits au pied de la belle-sœur. « Tiens voilà ton cadeau de bienvenue ! » lui disent-ils !
Elle redevient une petite fille
L’une des pratiques maritales sénégalaises consistent à faire laver la nouvelle épouse par plusieurs femmes. La mariée est donc lavée selon un rituel bien organisé et strict. Ce bain se fait devant une assemblée constituée des sœurs du marié et des mères de la fille. On verse un peu d’eau sur sa tête et on lui passe l’éponge d’une manière ancestrale. Comme la petite fille d’il y a des années, on la lavait devant tout le monde. Vraiment c’est pas facile de gagner un mari de nos jours, donc elle n’a pas le choix.
Elle reçoit du cola au lieu de la bague de mariage
Quelle fille n’a jamais rêvé de fouler le parvis de la mairie en robe blanche et surtout de se voir filer la bague au doigt ? Presque toutes, mais quelques-unes ne réaliseront pas ce rêve. Dans la conception du mariage traditionnel, la bague ne trouve pas sa place. Ce sont les « Toubabous » qui ont emmené cette étrange alliance. Comme au bon vieux temps, ce sont de bons kilos de noix de colas qu’on présente. Un ancien lève une noix, la casse en deux et la distribue aux mariés qui doivent la manger sur le champ. Après tout c’est le geste qui compte. Maintenant la mariée devra se justifier devant ses amis de l’université. Que va-t-elle leur dire ? Que c’est une noix de cola qui lui a servi de bague ?
Devenue la prisonnière de sa belle famille
L’amour est une prison, dit-on ! Ce dicton prend tout son sens quand tu es une mariée sénégalaise. Tenue dans le secret d’une chambre obscure, la mariée cuit sous son voile. Trente-huit degré Celsius dans une boîte noire, voici son calvaire. Il ne faudrait pas que le marié la voit une seule seconde sinon c’est le malheur. Il ne se voit que le soir dans le fameux lit test de virginité.