Loin de tout cliché raciste ou afro-pessimiste, notre avis ici se veut objectif.
En Afrique plus qu’ailleurs dans le monde, comme en Occident, la question du droit est presqu’inconnue des populations.
Illettrés et donc ignorant tout de leurs droits, ces populations sont régulièrement abusé, spoliés de leurs biens. Dans le cas du film Oka, c’est une famille qui est vidée de chez de sa propre maison malgré le droit qui était censé les protéger. Nous sommes plutôt en face de la loi du plus fort, du loup face à l’agneau.
Oka c’est également le tableau tragique du Mali déchiré par une guerre fratricide. Cette guerre n’est que la dernière expression d’une intolérance entre les populations composant la nation malienne. Les valeurs traditionnelles sont mises à sac et le vivre ensemble aussi. C’est pour alerter l’opinion nationale et internationale contre tous ces drames que le film Oka a vu le jour.
L’essentiel sur la production de O ka
Oka ou C’est ma maison est un film documentaire franco-malien réalisé entre 2015 et 2017. Il est officiellement sorti hier mercredi 6 septembre 2017, mais circulait déjà dans les salles de cinéma français dès l’année 2016. Il a été réalisé par Souleymane Cissé, un cinéaste malien auteur de plusieurs œuvres cinématographiques. Au compte de ses réalisations nous avons des courts métrages (L’Aspirant en 1968, Cinq jours d’une vie en 1972 ou Chanteuses traditionnelles des Iles Seychelles en 1978.) et des longs métrages (Den Muso en 1975, Finyè en 1982 ou Min Yé en 2009). Il a été honoré de plusieurs prix sont ceux du FESPACO et le Prix Spécial du jury au Festival de Cannes en 1987 pour Yeelen.
Le casting du documentaire
Fort de sa nature, Oka n’a pas fait recours à des acteurs. Etant un documentaire, c’est-à-dire une histoire réelle, l’auteur s’est référé aux vrais protagonistes de l’histoire. Pour être plus juste, il a sollicité les victimes de l’histoire qu’il raconte, sa propre histoire aussi. Fort de cela nous retrouvons dans le documentaire les personnages suivants : Magnini Koroba Cissé, Aminata Cissé, Badjénéba Cissé, M’ba Cissé et le réalisateur lui-même c’est-à-dire Souleymane Cissé. Tous campent donc le rôle réel qu’ils ont joué à l’époque des faits, en 2008. La plus part d’entre eux s’expriment en langue locale, transcrite à l’écran pour la compréhension du public.
Un synopsis de O ka
Le documentaire est à cheval entre l’histoire familiale du réalisateur et le drame vécu par son pays le Mali. Il s’agit d’une part de la mésaventure de sa famille au sujet de leur maison et d’autre part de la crise malienne déclenchée par les mouvements indépendantes du nord. Pour ce qui concerne le drame familial, la véritable histoire s’est déroulée en 2008. Enfin cette année-là sa famille a été expulsée de sa propre maison au mépris des lois. Cette maison représentait pour ses parents et lui, c’est là que des générations entières avaient vécu. Le réalisateur a aussi planté le décor de la guerre du Mali, cette guerre qui oppose des peuples frères du nord et du sud. Elle est le témoignage de la déliquescence de certaines valeurs traditionnelles comme la tolérance.
Critiques presse et spectateurs
Oka est un documentaire moyennement apprécié par les critiques de la presse. En effet il récolte tout juste la note de 2,9/5 étoiles possibles. Ce n’est tout de même pas négligeable ! Un organe comme Le Figaro affirme : « Le réalisateur fait de l’anecdote une métaphore de la situation de guerre et un plaidoyer pour la justice ». Le public rejoint l’opinion de la presse spécialisée, lui qui donne 3 étoiles sur 5 au film documentaire Oka. « Là où le grand Cissé se manifeste c’est dans la beauté des plans, les portraits de ses sœurs, ce gamin qui parcourt les pièces trop grandes pour lui, son art de tout mettre en phase, l’image avec le rythme » déclare un internaute.