La Consommation du Garba, l’emblème culinaire du pays en Côte d’Ivoire

Joseph Amenan

La côte d’Ivoire est un pays qui possède environ 63 ethnies ce qui fait qu’elle hérite d’une diversité culinaire exceptionnelle.

Cependant tous ces plats traditionnels ne peuvent faire concurrence avec le Garba, un aliment essentiellement consommé dans les villes portuaires du pays, mais surtout à Abidjan. Il fait des émules dans les quartiers de la capitale, c’est ainsi qu’à chaque coin de rue on trouve une baraque où on en vend. Les Abidjanais n’ont d’yeux que pour son goût et son prix très social d’où son expansion effrénée.
Le Garba c’est le plat national de Côte d’ivoire.

Les populations d’Abidjan en raffolent et c’est un commerce juteux pour ceux qui le vendent. Mais que sait-on au juste de ce met si réputé ? Est-il riche ? Mérite-t-il autant d’attention ? Jetons un œil sur cet aliment atypique venu de Côte d’ivoire.

Le Garba un plat facile à concocter

Il n’est pas besoin de faire de longues investigations pour se rendre compte que le Garba est un plat très simple à réaliser. Rendez-vous un peu dans un garbadrome ou les 5 langues principales du pays sont couramment parlé et vous vous émerveillerez que temps de simplicité fasse fureur dans le palais des Ivoiriens. En effet il se compose de semoule de manioc et de poisson thon frit. Pour être plus explicite on réalise ce plat avec de la farine de manioc cuite à la vapeur et du poisson thon grillé. Voilà les deux ingrédients essentiels pour ce plat si prisé, oui oui vous ne rêvez pas. Néanmoins on peut l’accompagner de condiments ; il s’agit principalement du piment (ajouté gratuitement), de l’oignon et de la tomate. Les deux derniers s’achètent sur place, soit avec le vendeur de Garba lui-même ou avec une vendeuse d’eau installée à coté, une commerçante parallèle.

Spécialité des hommes venus du Niger

C’est connu, en Côte d’Ivoire, le Garba est la propriété exclusive des ressortissants du Niger. Déclinante masculine de l’attirée des femmes, le Garba est apparu aux premières heures de l’indépendance de la Côte d’ivoire et a été dès le début une histoire de « Haoussa ». Le nom Garba serait d’ailleurs celui d’un Nigérien, précurseur de cet aliment. Ces Nigériens se sont même organisés en réseau. Cependant l’on retrouve de plus en plus, mais avec moins d’entrain, des Ivoiriens qui s’exercent à la vente de ce féculent.

Un met à l’hygiène incertaine

Même si l’odeur du Garba affole le goûter, fort est de constater qu’il se vend dans des conditions très insalubres. Il a même inspiré un morceau au groupe ivoirien de rap des années 2000, Garba 50. Baraque obscure et sale, serviette qui donne « panaris », des vendeurs très peu pointilleux sur l’hygiène. La semoule se sert dans une grande cuvette où le vendeur passe sans cesse la main nue et les poissons sont souvent exposés au défilé des grosses mouches vertes. Mais le comble de tous c’est l’huile avec lequel on le mange. Cette huile est sans cesse réutilisée au point de devenir très noire. Tous ces facteurs réunis représentent un véritable danger. En effet ils peuvent provoquer des cas de dysenterie, de diarrhée, vers intestinaux et des intoxications au carbone. Face à ces dangers sur la santé des consommateurs, l’Etat ivoirien avait eu un droit de regard sur cette activité en demandant notamment que les poissons soient désormais couverts et l’huile ne soit plus réutilisée, mais le respect des nouvelles décisions ne fut que pour quelques semaines.
Le Garba est un plat typiquement ivoirien dont la demande ne cesse de croître malgré les risques sur la santé signalés tout le temps. Le goût et le prix ont pris le pas sur le besoin d’hygiène. Il est plus qu’urgent donc que les consommateurs songent un peu plus à leur santé et que l’Etat prenne des décisions plus contraignantes.

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