La mort peut révéler en chacun de nous le talent qui y sommeillait. Subitement, lorsqu’elle frappe à notre porte, nous sommes poussés à nous découvrir.
Le moment n’est pas favorable, mais au moins il a l’avantage de montrer à la face du monde ce qu’on vaut vraiment. C’est vraisemblablement une seconde chance qui nous est offerte. De cette rédemption nous tirons une leçon. A condition, bien sûr que nous en sortions vivant.
Mardi soir dans un quartier de Cocody un individu, identifié comme un microbe, a été appréhendé par de jeunes gens. Sa bande s’apprêtait à opérer dans le secteur quand la réaction prompte des riverains les a mis en déroute. Seul capturé, il est copieusement passé à tabac. Lors de l’interrogatoire improvisée, il se révèle être un rappeur, si on donne foi à sa parole bien sûr.
Les microbes se répandent fatalement
Depuis quelques semaines, les microbes, tristement appelés « Enfants en conflit avec la loi » par le gouvernement ivoirien, sévissent régulièrement dans les quartiers d’Abidjan. Ils frappent indifféremment et à toute heure de la journée, souvent devant les forces de l’ordre impuissantes. Le phénomène a déjà fait des dizaines de victimes et semble avoir pris la vitesse de croisière. Au moment où la police nationale se décide enfin à éradiquer le phénomène, les populations elles-mêmes ont pris leur destin en mains. Convaincues que l’Etat va encore relâcher ces « enfants en conflits avec la loi » comme il est de coutume maintenant, les populations abidjanaises ont décidé d’appliquer le self-defense. Cette sorte de justice populaire avait tristement prospéré pendant la crise post-électorale lorsque les jeunes érigeaient des barricades. Des comités de vigilance sont mis en place depuis quelques jours dans les quartiers d’Abidjan et ils portent leurs fruits.
Les jeunes font la sauce d’un microbe capturé par eux
Lundi matin un corps a été retrouvé dans la commune de Cocody par les résidents du quartier de Faya. Le corps serait celui d’un microbe qui n’a pas échappé à ses poursuivants. En effet, trois individus munis de fusil et d’armes blanches ont investi ce quartier pour y assouvir leurs instincts macabres. La promptitude des jeunes du secteur a permis de mettre en déroute les malfrats. Deux d’entre eux ont réussi à prendre la fuite. Le troisième, qui possédait un fusil de type calibre 12, a été capturé et ses bourreaux lui ont fait passer un sale quart d’heures. Il fut copieusement lynché et humilié par des jeunes surexcités. Ceux-ci se payés sa tête en le soumettant à un interrogatoire marqué par un fait qui prête à rire.
Rappeur est tombé comme cacao du Ghana
Après avoir livré des détails sur son groupe de malfrats, l’individu a été soumis à un exercice peu commun. Lors du questionnaire, le microbe affirme qu’il est un rappeur. Il n’en fallait pas plus pour que les jeunes le soumettent à un autre supplice. Pour vérifier sa parole on lui demande d’improviser sur le champ. Au son des « Big boss », le microbe joue le jeu. Bien qu’il fît l’effort de rapper, il fut à peine audible. « Un rappeur ne vole pas » répète ses bourreaux. Aux dernières nouvelles le microbe aurait été brûlé vif.
La vidéo de cette comédie macabre est disponible sur internet, par exemple sur la page Facebook Ovajab Media, LLC. Le malheureux malfrat ne pourrait visiblement pas un jour monter sur l’estrade pour réaliser sa passion de grand rappeur. Il a néanmoins contribué à dégrader l’image des rappeurs qui passent déjà pour des délinquants. Espérons au moins que là-haut il pourra convaincre le Seigneur de la bonté de son cœur à travers un concert de rap que le ciel n’est jamais vu.