Comment s’effectuera le remboursement des souscripteurs de l’Agrobusiness ?

Kan Frédéric

On en sait désormais un peu plus sur l’opération de remboursement des souscripteurs à l’agrobusiness en Côte d’Ivoire. A l’issue du conseil des ministres qui s’est tenu hier mercredi, le ministre Bruno Nabagné Koné, en sa qualité de porte-parole du gouvernement, a déroulé les grandes lignes de l’opération de remboursement des fonds qui débutera officiellement le mercredi 15 mars prochain, sauf changement de dernière minute. Si le Trésor public a joué un rôle important dans le processus d’enrôlement des personnes devant être remboursées, le gouvernement met un point d’honneur à préciser que « le Trésor public ne sera pas directement concerné par ces opérations (de remboursement, ndlr) », explique le ministre Bruno Koné avant de renchérir en soutenant que l’opération de restitution des fonds aux souscripteurs « se fera exclusivement par les banques », sous la houlette d’un « administrateur séquestre qui conduira toutes les opérations ».

Tout le monde ne sera peut-être pas satisfait maintenant

Autre annonce importante faite par le porte-parole du gouvernement, le remboursement qui s’effectuera en fonction « du capital initial investi par chaque souscripteur selon les ressources disponibles sur les comptes bancaires des sociétés ». A titre de rappel, l’Etat de Côte d’Ivoire avait gelé les avoirs de 28 sociétés opérant dans le domaine de l’agrobusiness, les soupçonnant d’être impliquées dans des activités de blanchiment d’argent et dans des réseaux d’escroquerie à grande échelle. Selon les informations dont nous disposons, le solde disponible sur l’ensemble des comptes bloqués serait estimé à 22,7 milliards de francs CFA (34,5 millions d’euros), contre un investissement de départ global de 66 milliards de francs CFA, soit 100,3 millions d’euros.

Quand les chiffres de l’agrobusiness divisent en Côte d’Ivoire

A la surprise générale de tous, le gouvernement s’est retrouvé avec une liste de 65.206 souscripteurs à rembourser sur les 36.699 personnes attendues au départ. Des intrus auraient-ils été infiltrés sur les listes pendant l’opération d’enrôlement ? Seule certitude il faudrait en tout état de cause associer les responsables des sociétés à ce processus, dans le but de pouvoir « disposer de listes fiables ». Problème, les DG des 28 sociétés épinglées pour fraude sont actuellement sous le coup de mandats d’arrêt internationaux, du moins pour ceux qui sont encore en liberté comme Christophe Honoré Yapi, le directeur général de Monhevea.Com.
Le gouvernement qui s’est déjà attiré les foudres des souscripteurs pour son ingérence dans cette affaire risque d’essuyer de nouvelles critiques dans les jours à venir, si les souscripteurs estiment avoir été nargués dans l’opération de remboursement.

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