Nouvelle journée de mutinerie en Côte d’Ivoire avec le mouvement d’humeur des forces spéciales ivoiriennes ce 07 février 2017 à Adiaké. Procédant toujours avec le même mode opératoire, les soldats ivoiriens ont de nouveau tiré des coups de feu dans la matinée du mardi, perturbant pour cette journée une bonne partie des activités de la ville située à environ 90 kilomètres à l’est de la capitale Abidjan. Restés jusque-là à l’écart des protestations militaires, les forces spéciales ivoiriennes ont, contre toute attente rejoint le mouvement de contestation, au mépris des traitements de faveur dont ils bénéficiaient jusque-là comparé aux autres soldats de l’armée ivoirienne. Manifestement, la nouvelle vague de nominations opérées dans l’armée ivoirienne fin janvier 2017 n’a pas permis de mettre un terme aux protestations militaires nées de la mutinerie de Bouaké le 5 janvier dernier.
Retour sur la journée de contestation des forces spéciales à Adiaké
Les habitants ont été réveillés ce mardi matin par des tirs de sommation à partir de la base militaire de cette élite de l’armée ivoirienne. Après les coups de feu, les forces spéciales ivoiriennes sont sorties de leur base militaire pour effectuer des rondes dans la ville en tirant toujours en l’air, une situation qui a occasionné la fermeture de certains commerces et plusieurs écoles d’Adiaké. Mais le calme est revenu un peu plus tard dans l’après-midi, dès que « les mutins sont rentrés en caserne », selon un témoin que nous avons contacté dans la ville. Des médias ont même révélé dans la soirée que le mouvement de protestation des forces spéciales a fait un blessé dans la ville, des informations qui seront sans doute confirmés ou infirmées à l’issue du communiqué du conseil des ministres qui se tiendra aujourd’hui mercredi à Abidjan. Le calme est donc revenu dans la ville quelques heures après les contestations, mais il aura fallu pour cela une intervention de l’Etat-Major pour maîtriser la situation à Adiaké.
L’Etat-Major se rend sur les lieux
Alertés du soulèvement militaire de l’élite des forces ivoiriennes, c’est tout le commandement de l’Etat-Major qui fait le déplacement à Adiaké pour mettre un terme au mouvement d’humeur des soldats. Le Général Sékou Touré fraîchement nommé chef d’Etat-Major de l’armée ivoirienne s’est lui-même rendu sur les lieux pour ouvrir des négociations avec les soldats et recueillir ainsi leurs revendications. Il avait à ses côtés le Général Doumbia Lassina, le commandant des forces spéciales puis le Général Diomandé Vagondo, le chef d’Etat-Major spécial du président de la République. Les discussions se sont achevées en fin d’après-midi, mais rien n’a filtré de la rencontre qu’il y a eu entre les trois gradés ivoiriens et les mutins.
Les forces spéciales réclament leur part du gâteau
Les primes de 12 millions versées aux 8500 soldats ivoiriens en janvier dernier ont suscité la grosse colère de plusieurs soldats ivoiriens laissés pour compte dans l’affaire. Même la gendarmerie ivoirienne avait rejoint le mouvement d’humeur des militaires qui a vu le jour à Bouaké. Selon les informations dont nous disposons, les forces spéciales ivoiriennes qui bénéficient de plusieurs traitements de faveurs auraient elles aussi décider de rejoindre le mouvement pour réclamer leur part du gâteau. Mais les motivations des forces spéciales, si elles à priori sont d’ordres financières, seront probablement connues ce mercredi 08 février à l’issue du conseil des ministres qui se tiendra dans la capitale ivoirienne.