Six journalistes ivoiriens ont été arrêtés dans la journée du dimanche 12 février 2017 dans la capitale ivoirienne dans le cadre d’une enquête diligentée par le parquet d’Abidjan dans l’affaire des primes exigées par les forces spéciales de Côte d’Ivoire. L’annonce de leur arrestation a été confirmée par le procureur de la République via un communiqué diffusé sur les antennes de la RTI :
« Le parquet a ouvert une enquête et les Directeurs de publication des organes de presse ayant publié les articles en cause ont été interpellés »,
a indiqué Adou Richard Christophe avant d’ajouter que les articles en question, parus le samedi, contiendraient « des informations fausses se rapportant au secret défense et à la Sureté de l’Etat ». Les six journalistes arrêtés par la gendarmerie nationale sont accusés d’avoir publié des articles annonçant qu’un accord avait été trouvé entre le gouvernement et les soldats des forces spéciales pour le paiement d’une prime qui s’élèverait à 17 millions de francs CFA. Après un interrogatoire qui a duré des heures, les six journalistes ivoiriens n’ont pas été libérés et sont toujours en détention au camp de gendarmerie d’Agban. Les interrogatoires menés par la gendarmerie se poursuivront encore dans la journée de ce lundi 13 février 2017.
Voici l’identité des journalistes arrêtés dans l’affaire des primes des forces spéciales
Vamara Coulibaly : Directeur de publication du journal « Soir Info »
Hamadou Ziao : rédacteur en chef de « Soir Info »
Bamba Franck Mamadou : Directeur de publication du journal « Notre Voie »
Yacouba Gbané : Directeur de publication du journal « Le Temps »
Ferdinand Bailly : journaliste pour le quotidien « Le Temps », l’auteur de l’article qui contiendrait « des informations fausses se rapportant au secret de la défense et de la Sureté de l’Etat ».
Le Correspondant du journal « Soir Info » à Aboisso.
En dehors de cette vague d’arrestations opérées par la gendarmerie ivoirienne, les journaux mis en cause, à savoir « Soir Info », « Notre Voie » et « Le Temps », n’ont pas été sanctionnés de parution par le Conseil National de la Presse (CNP), du moins pour l’instant. A titre de rappel, l’organe de régulation suspendu en octobre dernier de 15 parutions les quotidiens « la Voie Originale » et « Aujourd’hui » qui étaient également accusés d’avoir divulgué de « fausses informations ».
L’arrestation des six journalistes ivoiriens dans l’affaire des primes des forces spéciales a été fermement condamnée par Glodé Francelin, élu à la tête du SAAPPCI en 2012. Il s’offusque notamment de « la façon cavalière » avec laquelle ses confrères ont été arrêtés par la gendarmerie ivoirienne après la parution de l’article mis en cause.