[Mutinerie Bouaké] La ville de Bouaké est secouée depuis quelques heures par un vaste soulèvement militaire lancé par des ex-combattants du pays. Dans la nuit du jeudi au vendredi 6 janvier, des tirs nourris à l’arme automatique ont été entendus dans la ville vers 3h du matin à proximité d’une base militaire. Selon un premier bilan, plus de deux commissariats de la ville ont déjà été attaquées par les soldats qui ont lancé la mutinerie. Une source sécuritaire locale a révélé que
« C’est vers 3 heures du matin que les militaires sont arrivés au commissariat du 1er arrondissement situé au quartier Sokoura où ils ont désarmé tous les policiers présents et emporté des kalachnikovs »,
rapporte le journal en ligne français LeFigaro.fr. Les ex-combattants ont dressé plusieurs barricades à Bouaké et contrôleraient déjà des endroits stratégiques de la ville. Peu avant 8h ce vendredi matin, le corridor sud était encore contrôlé par les mutins. Pour l’instant, aucune perte en vie humaine n’a été annoncée au cours de cette mutinerie lancée par les ex-combattants. Selon les derniers témoignages, deux camps militaires de la ville, à savoir le GSPM et le camp du 3 ème Bataillon de Bouaké seraient tombés aux mains des soldats, une information à prendre pour l’instant avec quelques réserves. On ignore pour l’heure le nombre de militaires ralliés à cette mutinerie mais leurs revendications sont désormais connues.
Voici les revendications des ex-combattants de Bouaké
« C’est une mutinerie des ex-combattants intégrés dans l’armée qui réclament des primes de 5 millions de Francs CFA plus une maison chacun. »,
a révélé au Figaro une source militaire qui a requis l’anonymat. La mutinerie de Bouaké serait donc la conséquence de l’échec du programme d’insertion socio-professionnel des ex-combattants initié par le gouvernement après la crise post-électorale de 2010. Au cours de cette opération de désarmement, de démobilisation et de réintégration des anciens militaires ivoiriens (ADDR), plusieurs soldats avaient été laissés pour compte, leurs exigences ayant été seulement satisfaites en partie. Rappelons qu’à l’issue du conseil des ministres du 24 juin 2015, un décret du gouvernement avait mis fin aux activités de l’ADDR remplacée par la même occasion par une nouvelle structure baptisée CCSR (Cellule de coordination, de suivi et de réinsertion). Après avoir financé à hauteur de 105 milliards de francs CFA l’opération de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des ex-combattants (ADDR), le gouvernement ivoirien a décidé de suspendre le programme, une située qui n’a pas été du goût de certains militaires puisque ces derniers réclament encore une prime de 5 millions de FCFA et un toit chacun. Pour l’instant, aucun réaction officielle du gouvernement ni des autorités militaires du pays sur cette affaire.