CONFLIT COMMUNAUTAIRE BEOUMI – Le bilan des affrontements entre Malinké et baoulé dans la ville proche de Bouaké s’est de nouveau alourdi ce vendredi. Le préfet de la ville qui annonçait aux premières heures du conflit qu’il n’y avait pas eu mort d’hommes a très vite revu sa copie. Jeudi, le bilan provisoire faisait état de trois personnes tuées. Dans un entretien accordé à l’AIP ce vendredi, le préfet Djedj Mel a déclaré que 9 personnes ont perdu la vie dans ce conflit intercommunautaire.
Le retour au calme n’est pas totalement effectif dans la ville de Béoumi, théâtre de violents affrontements depuis mercredi entre dioula et baoulé. Après une brève accalmie, le conflit a regagné en intensité les jours qui ont suivi. Un premier bilan établi par le préfet de la ville faisait état de 3 morts et une quarantaine blessés. Mais le nombre de blessés a quasiment doublé ce vendredi puisque le préfet de la ville a confié ce 17 mai à l’Agence ivoirienne de presse que 84 personnes ont été blessées dans ce conflit qui oppose deux ethnies qui ont toujours vécu en parfaite symbiose en Côte d’Ivoire. Les pertes en vies humaines ont quasiment triplé selon le nouveau bilan dressé par Djedj Mel, et ce malgré une médiation en cours.
La situation à Béoumi devient de plus en plus préoccupante au fil des heures. Malgré la présence du ministre de la communication (fils de la région) sur les lieux, les affrontements entre dioula et baoulé se sont intensifiées. Pourtant, un couvre-feu avait été instauré dans la soirée du jeudi pour tenter de ramener l’ordre dans la ville. Aux premières heures de ce conflit intercommunautaire né d’un différend entre transporteurs malinké et baoulé, le préfet de la ville a démenti la rumeur selon laquelle une victime tailladée aurait perdu la vie. Mais le jeudi, la situation s’est visiblement embrasée puisque un bilan provisoire faisait état de 3 morts et une quarantaine de blessés. Pour ce vendredi, le bilan établi par le préfet est encore plus lourds. A cette heure, 9 personnes ont été tuées dans les affrontements entre dioula et baoulé dans la ville de Béoumi. Le nombre de blessé a quasiment doublé ce vendredi d’après une information transmise par l’Agence ivoirienne de presse. Au cours d’un entretien accordé à l’AIP, le préfet du département a indiqué que le nombre de blessés dans ces affrontements était passé d’environ 40 à 84 pour la journée du vendredi. Et ce bilan provisoire risque de s’aggraver si l’on se fie aux déclarations du préfet : «Ce matin il y a une légère accalmie grâce au couvre-feu instauré hier nuit de 21h à 6h. Malgré tout, la situation n’est pas totalement maîtrisée», a révélé Djedj Mel à l’AIP ce 17 mai. De son côté, le gouvernement, par la voie du ministre Sidi Tiémoko qui est un fils de Béoumi, multiplie les actions sur le terrain pour un retour au calme.
‘‘Nous sommes condamnés à vivre ensemble’’
Actuellement à Béoumi pour une médiation dans ce conflit, le porte-parole du gouvernement a lancé un appel au calme et à l’apaisement : «Béoumi ne mérite pas cette situation. Nous sommes condamnés à vivre ensemble car depuis les temps anciens, nous avons tous vécu en symbiose. Nous devons continuer de donner l’exemple du vivre ensemble au reste de la Côte d’Ivoire. L’État est le garant des libertés fondamentales, mais aussi de la sécurité des personnes et des biens. Toutes tendances confondues. Vous devez éviter les provocations, les vengeances personnelles, et éviter de vous rendre justice vous-même. L’exercice de la solidarité communautaire ne doit pas devenir synonyme de pertes en vies humaines, de casse des biens d’autrui, et d’incitation à la haine». Selon les témoins interrogés, le conflit est parti d’une simple altercation entre transporteurs dans la ville.